La nouvelle n'a pas tardé à susciter bien des inquiétudes chez les demandeurs de logement, notamment les résidents de la cité Aouinet El Foul, puisque la daïra avait annoncé que les titulaires des bons peuvent procéder au paiement de leurs redevances, ce qui signifie de facto qu'ils vont acquérir un logement dans les plus brefs délais. Cette nouvelle n'a pas fait que des heureux, puisque, tôt dans la matinée d'hier, plusieurs personnes se sont réunies au niveau de la daïra de Constantine pour exiger des explications au chef de la daïra, Mohamed Taleb, quant à l'éviction de plusieurs d'entre eux. Un important cordon de sécurité a été déployé aux alentours de la daïra pour faire face à d'éventuels débordements, tant la tension était perceptible chez les revendicateurs qui ont fini par déléguer des représentants pour s'enquérir de la situation réelle. C'est ainsi que le chef de daïra les a reçus pour leur signifier les modalités de distribution, telles que prévues par la loi consistant selon lui : «à autoriser d'abord, les bénéficiaires de bons d'affectation de procéder aux versements de leurs redevances pour l'octroi de leurs logements, puis ce sera au tour des gens qui sont recensés, mais n'ayant pas eu leur bon. Ensuite, ce sera au tour de ceux qui entrent dans la catégorie dite «taille 1», c'est-à-dire, la catégorie de personnes au statut civil précaire, comme les divorcées, les veuves ou personnes âgées qui vivent seules, à l'instar de ceux qui se sont mariés entre 2011 et 2012 et c'est à partir de là que nous allons nous saisir des autres catégories». Cette explication qui met à nu certaines pratiques des représentants de quartiers qui ont élaboré des listes, selon leurs affinités, d'où la sempiternelle question sur le sort des vrais recensés et / ou nécessiteux. Une situation qui remet tout en cause quant à une distribution sereine de logements sociaux qui profitent à des demandeurs, souvent dépositaires de dossiers dans plusieurs dispositifs. Pire encore et selon le chef de daïra qui a informé les représentants de ces quartiers que d'autres personnes, pour la plupart habitant dans des conditions encore plus précaires, au centre de la ville de Constantine, mais qui se caractérisent par des attitudes citoyennes, attendant patiemment leur tour, alors que d'autres utilisent la menace et envahissent, presque au quotidien, les institutions de la wilaya pour presser les responsables de leur octroyer des logements. Un sentiment d'injustice, longtemps décrié par une majorité de citoyens du centre-ville qui voient la plus grande partie des logements sociaux attribués aux éternels quartiers populeux qui n'en finissent pas et qu'à chaque fois, de nouvelles listes apparaissent au grand jour avec cette menace de barrer la route, comme cela a été amèrement ressenti par tout Constantine, quand les habitants de la cité Boudraâ-Salah ont obstrué la ville en bloquant quasi totalement ses accès. Notons que les chiffres avancés par le chef de daïra de Constantine pour le relogement s'élèvent à plus de 1550 logements, suivis de plus de 4000 autres pour le second semestre de l'année 2016, ceci à l'instar des autres dispositifs d'octroi de logement.