Les prix du pétrole ont augmenté, hier vendredi, en cours d'échanges européens, après une forte baisse la veille à un plus bas en près de 13 ans à New York. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 31,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,36 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Younès Djama- Alger (Le Soir) - Le cours du Brent était en effet tombé jeudi à 29,97 dollars, son niveau le plus faible en deux semaines et demie. Le 20 janvier, il était tombé à son plus bas niveau depuis début novembre 2003, à 27,10 dollars. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars prenait 1,13 dollar à 27,34 dollars. Le prix du WTI était tombé jeudi à 26,05 dollars, au plus bas depuis début mai 2003. «Les cours du brut étaient orientés à la hausse vendredi, grimpant d'environ 5%, alors que le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis a entretenu les spéculations sur une possible collaboration entre membres et non-membres de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) pour réduire la production mondiale», ont commenté les analystes. Selon eux, malgré un retour des spéculations, une réduction effective de la production, en collaboration ou non, semble peu probable notamment car la Russie et l'Arabie Saoudite pompent actuellement à des niveaux presque record. Pour rappel, les cours du pétrole continuaient de se rapprocher de leurs plus bas niveaux depuis 2003 jeudi à l'ouverture new-yorkaise, plombés par la surabondance générale et une nouvelle chute des marchés mondiaux, dans laquelle la déprime de l'or noir joue elle-même un rôle. «Tant que l'économie va rester faible et la demande morose, le marché pétrolier restera à un bas niveau», analyse un expert. Les observateurs affirment qu'avec la surabondance continuelle de l'offre et les conflits d'intérêts entre membres de l'Opep, qui continuent à injecter des niveaux record de production sur le marché, le pétrole à bas prix risque d'avoir encore de beaux jours devant lui. La production de schiste en chute de 500.000 barils par jour Parallèlement, et comme conséquence de la chute du prix du pétrole, le secteur des énergies non conventionnelles américaines pourrait en subir le contrecoup. Si le cours mondial descend en dessous de la limite fatidique de 22 dollars, le marché du gaz de schiste sera confronté à des problèmes de rentabilité, préviennent des analystes. Les puits américains continueront toutefois à fonctionner et à être rentables, si le baril de Brent reste au-dessus de ce seuil. «22 dollars, c'est un seuil qu'il faut surveiller de près, selon Emmanuel Lechypre, éditorialiste de BFM TV. Prenons le Dakota, une grande région de production de schiste avec un million de barils par jour pour 10 000 puits ; le seuil de rentabilité de ces puits est à 22 dollars. Cela veut dire que tant que le baril de Brent reste sur les marchés au-dessus de 22 dollars, ces puits vont continuer à fonctionner». Le P-dg de Total Patrick Pouyanné a déclaré récemment que la production de pétrole de schiste était en chute depuis mars 2015, ayant diminué de 500.000 barils par jour.