Par Malika Boussouf [email protected] Il est des jours comme ça où l'on se réveille totalement rassuré dès lors que l'on repasse en revue les engagements d'un inamovible Amar Ghoul, promu au poste de ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat. A tout dire, je trouve totalement injuste que l'on accuse quelqu'un d'être peu recommandable, alors qu'il a brillamment réussi ses précédents passages à d'autres postes ministériels et qu'il s'engage, aujourd'hui, à créer un million d'emplois. Quand j'entends dire que l'on va hisser mon pays à un rang privilégié et que les sites algériens vont bientôt rivaliser avec ceux de la Méditerranée, j'applaudis, réconfortée, que tout ne soit pas perdu comme le clament tant des nôtres qui nous affolent à l'idée de ce qui nous attend à court terme. Lorsque je tombe sur des annonces aussi capitales que celles qui promettent des lendemains enchanteurs à l'Algérie, je me surprends à frissonner d'aise en fredonnant un air, joyeux, bien de chez nous. J'avoue bien aimer cette idée de «tourisme en général et thermal en particulier». Même si, de prime abord, cela ne veut pas dire grand-chose, le «général» me plaît bien, justement parce qu'il laisse libre cours à l'imagination et que l'on peut y fourrer n'importe quoi. Et Amar Ghoul, lui, a bien compris l'astuce lorsqu'il parle de dizaines de milliers de lits et de centres commerciaux, en veux-tu en voilà, qui incarneraient l'hôtellerie de luxe et la possibilité d'y dépenser à outrance. J'aime bien aussi l'avenir que l'on prédit au thermalisme que l'on dit vouloir élever au rang des standards internationaux. Même si le ministre visionnaire, très loquace sur toutes les idées qui lui meurtrissent les méninges, ne dit ni comment il a compris et intégré les standards en question ni comment il compte redynamiser l'artisanat local par exemple. Dans quelques mois, il pourra mettre le manque d'enthousiasme de son secteur sur le compte de la crise dans laquelle nous pataugeons allègrement. Et tout le monde fermera les yeux d'un air entendu. Bénie soit cette crise qui permettra à bien des responsables de s'en laver les mains.