On assistera, certainement, ou pas, à l'occasion de la viste du MESRS, Tahar Hadjar, aujourd'hui samedi àTizi-Ouzou, à une «une trêve des confiseurs» entre la coordination des trois syndicats et les autorités rectorales de l'Université de Tizi-Ouzou qui se livrent à une guerre des mots qui laisse peu de place à la conciliation, à l'apaisement des tensions, via des communiqués et des rencontres avec la presse. A la stratégie de tension permanente que semble adopter la CCUTO, coordination réunissant le Cnesto, le Snapap et la Cle, le syndicat des étudiants, l'administration rectorale répond par un bilan et les objectifs d'une gouvernance qui de l'aveu du Pr Ouardane et de ses collègues vice-recteurs, commencent à porter ses fruits, en termes de stabilité et d'avancées sur les plans de l'activité pédagogique, du déroulement des examens et de la recherche. Une stablité que les trois syndicats veulent saper et perturber, selon le recteur et ses collaborateurs qui se sont adonnés, lors de la conférence de presse de jeudi dernier, à une sorte d'exercice de réfutation, en rejetant tous les arguments des trois syndicalistes, notamment des étudiants de la CLE dont «cette agitation répond aux instincts de ceux qui veulent ternir l'image de l'université Mouloud-Mammeri en l'affublant de l'étiquette d'espace de grèves et de contestations récurrentes. Ceux-là qui qualifient la situation de chaotique au nom de l'exercice du droit syndical sont eux-mêmes les instigateurs de la recherche du chaos, profitant de perturbations estudiantines pour affûter leur rhétorique diffamatoire», lit-on sur le communiqué du rectorat distribué aux journalistes. Le Pr Ouardane et son équipe rectorale réfute les dires des syndicalistes qui l'accusent d'être fermé au dialogue et de refuser la concertation avec les partenaires sociaux. Le recteur s'en défend et affirme que sa démarche est basée sur une approche participative et partenariale et l'ouverture au dialogue à condition de poser des problèmes concrets ; «la démarche suppose l'engagement de tous les partenaires, à condition qu'ils soient représentatifs et posent des problèmes concrets ; toute l'équipe rectorale est à l'écoute des revendications lorsqu'elles sont légitimes. Parfois, il y a de l'agitation et surenchère», dira le professeur Ouardane qui entend mettre les balises réglementaires et éthiques pour un dialogue social à l'université. «Les syndicats doivent s'inscrire dans une logique de partenaire et non de co-gestionnaires», tranche-t-il, rappelant que des syndicats (la CLE, ndlr) se sont signalés par la violence dans la revendication, citant le cas des étudiants de ce syndicat d'avoir voulu être reçus par la force et en exerçant la pression sur les responsables. La doyenne de la Faculté des sciences économiques a été visée par une campagne de diffamation et le doyen de la Faculté des sciences a fait l'objet d'une menace physique par un étudiant exclu pour une année pour des raisons disciplinaires», signalent les animateurs de la conférence de presse. Reconnaissant «l'existence de difficultés d'ordre matériel, infrastructurel, voire un manque d'encadrement pallié par le recours à la vacation, en raison d'une rentrée particulièrement difficile (croissance des effectifs de 14,5%, retards dans la livraison des nouvelles structures pédagogiques prévues, organisation des emplois du temps par campus)», M. Ouardane et l'équipe rectorale trouvent «inadmissible que des groupes d'étudiants, parfois issus d'autres Facultés, empêchent leurs camarades d'accomplir leurs examens du premier semestre par l'usage de la violence et de moyens étrangers à la vie universitaire, souvent pour des raisons subjectives. Pour rappel, une bonne partie de ces étudiants qui ont fait l'objet de sanctions disciplinaires prises par les organes légaux de l'université, continuent à semer le doute et la panique parmi leurs camarades par la désinformation, relayés en cela par une certaine presse avide de scoops, tout en s'en prenant violemment aux responsables de l'université et des Facultés ciblées par l'agitation». M. Idir Ahmed Zaïd, vice-recteur à la planification et à la prospective et son collègue de la recherche, M. Ameur, reviendront, certainement, sur le bilan chiffré des réalisations dans leurs départements respectifs devant le MESRS qui sera aujourd'hui à Tizi-Ouzou. «Une viste qui est prévue de longue date et ne répond nullement à l'invitation ou à la volonté de la coordination des syndicats», affirme le Pr Ouardane. Celui-ci contredit ainsi ses détracteurs de la coordination syndicale qui a demandé, par écrit, à rencontrer Tahar Hadjar. La colère des syndicalistes de la CCUTO n'est pas tombée ; au contraire, elle s'est exacerbée, suite à la tenue de la conférence de presse et au communiqué du rectorat, dénonçant : «Les masques tombent, les va-t-en guerre s'affichent».