La date de la prochaine réunion des pays producteurs de pétrole n'est pas encore fixée, a affirmé hier, le ministre de l'Energie, Salah Khebri, contrairement à ce qui a été dit pour le 20 mars. Younès Djama - Alger (Le Soir) - A la question de savoir si l'Algérie souscrivait à la décision de gel de la production, prise à la mi-février lors d'une réunion des quatre (Arabie Saoudite, Russie, Qatar, Venezuela) à Doha, Khebri a confirmé que l'Algérie souscrivait non seulement à cette démarche, mais aussi «à toutes les actions qui permettent de redonner au marché pétrolier sa stabilité». Le ministre qui s'exprimait, hier, en marge de la 6e édition du Napec ( North African Petroleum Exhibition & Conferences du 8 au 11 mars 2016 à l'Esplanade de l'hôtel Hilton) estime que le gel de la production même s'il n'est pas suffisant n'en reste pas moins «un premier pas puisqu'il permet aux deux des plus grands producteurs (Russie et Arabie Saoudite) d'abord de s'asseoir à la même table et de discuter dans l'intérêt des pays producteurs». «Nous souscrivons à cette démarche (de gel) et nous participerons à la réunion dès que la date sera arrêtée», souligne Khebri qui a rappelé que l'Algérie a, par le passé, déjà appelé à réduire la production. Il ajoute que si le gel ne se révélait pas suffisant, l'on pourrait aboutir à une réduction de la production. Par ailleurs, l'ancien ministre de l'Energie, Sadek Boussena, a déclaré que l'incertitude qui plane sur les prix est devenue aujourd'hui un «instrument de stratégie» de l'Arabie Saoudite. «En prenant la position de dire ‘'je ne ferai plus de contrôle, je ne participe plus avec l'Opep à donner aux marchés un prix de référence», elle crée une incertitude totale sur le marché qui fait que les fluctuations des prix peuvent aller de 25 à 70 dollars. Cela indépendamment des risques géopolitiques», a souligné Boussena lors d'une conférence en marge de la 6e édition du Napec. Selon l'ancien P-dg de la Sonatrach, ce n'est pas la première, et ce ne sera pas la dernière fois, que les prix du pétrole vont chuter. «Le marché du pétrole est un marché cyclique qui peut avoir des hauts et des bas en fonction d'un certain nombre de variables. L'Arabie Saoudite est aujourd'hui la clé du changement», observe Boussena qui invite à se focaliser sur deux points à l'avenir : la production des huiles de schiste aux Etats-Unis (importantes pour les équilibres pétroliers) et l'attitude des Saoudiens. A propos de ce dernier point, Sadek Boussena met en avant deux scénarios. Ou bien la position de l'Arabie Saoudite de ne plus négocier au sein de l'Opep un plafond de production est « tactique » et que, après avoir obtenu un certain nombre de résultats (la Russie qui réduit sa production, et l'Iran qui doit réduire ses prétentions), elle peut être amenée à revenir à de meilleurs sentiments et booster les prix. Ou alors, et c'est la seconde option, que les Saoudiens renoncent définitivement à négocier au sein de l'Opep à ce rôle et c'est la porte ouverte à un marché très volatile avec une fourchette des prix qui varierait entre 25 et 70 dollars. «Personnellement, note Sadek Boussena, je penche pour le premier scénario. Dans ce cas, les prix vont fluctuer entre 50 et 70 dollars. A savoir, c'est le prix qui correspond au coût des pétroles de schiste américains. Si les prix du pétrole vont au-delà de 70 dollars, les schistes américains vont revenir en force avec un fort déséquilibre sur le marché», note Boussena. Ce dernier se dit convaincu que la «sagesse» primera et les prix pourraient remonter. Et au sein de cette grande incertitude des marchés, la Sonatrach devra s'adapter à cette situation, recommande Boussena qui ne doute pas que la compagnie pétrolière nationale en est capable, rappelant que la Sonatrach en 1989, alors que personne ne voulait lui prêter de l'argent, «s'en était sortie et a même signé les meilleurs contrats». Y. D. Un business-forum sur les énergies renouvelables le 24 mai à Alger Un business-forum, organisé conjointement avec la Commission européenne (CE) et couvrant les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, se tiendra le 24 mai 2016 à Alger, a annoncé, hier, le ministre de l'Energie, Salah Khebri. Ce forum a pour objectif de présenter «tous les volets de ce programme aux investisseurs algériens et européens», a affirmé Khebri. Selon lui, les sites devant abriter les premières centrales de ce programme «ont été identifiés au niveau de 15 wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux». En outre, ce programme aura, ajoute Khebri, des implications importantes en amont du fait des besoins importants en équipements et accessoires nécessaires «et que nous souhaitons voir fabriqués localement dans le cadre de partenariats à mettre en place entre les investisseurs algériens et étrangers». Concernant le 5e appel d'offres de la Sonatrach, Salah Khebri a annoncé que «le cadre légal et réglementaire est finalisé», et devra être lancé «avant la fin de l'été». Ce 5e appel intervient dans une conjoncture très difficile marquée par la baisse des prix et des investissements dans le domaine pétrolier.