Des terres arables et des for�ts luxuriantes ont �t� d�tourn�es de leur vocation purement agricole depuis l'ind�pendance par des pontes sans scrupule qui ont �rig� des villas somptueuses et maisons de ma�tre. En effet, l'assaut du b�ton arm� contre les terres fertiles qui faisaient autrefois la fiert� et la richesse des Sa�dis n'a �t� possible que gr�ce aux trafics et toutes sortes de passe-droits de la propri�t� fonci�re � l'�chelle de toute la wilaya de Sa�da. Ce trafic inou� atteindra son apog�e � la faveur de la promulgation de la loi 87-19 du 18 d�cembre 1987 quand le droit de jouissance perp�tuelle sur la terre allait �tre facilement monnay� par les barons du foncier avec des fellahs d�munis et souvent en conflits internes. Ainsi, 624 ha, sis � la Capra Abbas-Kouider, ont �t� c�d�s par 8 pauvres exploitants aux nababs du foncier D. M., A. H. et consorts. Dans le domaine de Boucherit, 1 000 ha ont �t� d�tourn�s et dilapid�s par une poign�e de barons du foncier en course aux constructions anarchiques. Dans la commune de A�n- Soltane, le d�nomm� K. A., a accapar� 1000 ha appartenant � l'Etat et a b�n�fici� de non-lieu par la justice. Ces terres agricoles n'ont pas �t� d'une grande utilit� publique comme celles en face de la zone industrielles, � Sidi- Boubekeur, ou � Youb o� des lyc�es, des centres de sant� et autres �difices publics ont �t� construits. Malheureusement ces terres agricoles ont servi � la r�alisation d'une station d'essence sur 5 ha comme � Hassasnas ou encore cet atelier de menuiserie sur une superficie de 3 ha. Que restet- il des domaines agricoles Meknaci de 110 ha, de l'EAC Chouikhi, du domaine Kafi qui constituaient jadis les terres les plus productives. Et pourtant le DSA que nous avons approch� sur ce sujet nous a confi� qu'il l'ignorait. Du c�t� du service du contentieux du domaine aucune indication claire ne nous a �t� donn�e. Cependant, l'astuce des barons du foncier consiste � faire appel aux complicit�s de certains services du contentieux pour le renvoi des affaires devant la justice et b�n�ficier plus tard de non-lieu. Cela dit, des centaines de transactions illicites ont permis de d�tourner des milliers d'hectares et l'ouverture par la justice du dossier de la sp�culation et du trafic du foncier agricole semble �tre purement une affaire de r�glement de compte au sommet de la hi�rarchie. A Sa�da, seulement sept �tudes et r�alisations en 2003 ont concern� la r�gularisation des EAI parmi les 1 685 EAI �tablies sur 37 200 ha. A cela s'ajoutent 588 EAC exploit�es par 588 fellahs �tablis sur une superficie de 78 067 ha. Les exploitations individuelles sont au nombre de 10 332 et d'une superficie de 182 984 ha. La wilaya de Sa�da compte �galement quatre fermes-pilotes d'une superficie de 2 435 ha. Toutes ces terres agricoles sont convoit�es par les voraces du foncier. M�me la Chambre de l'agriculture et fort heureusement elle a fait remarquer dans son dernier rapport que le foncier agricole constitue le seul probl�me qui suit un cheminement lent (SIC) et qui consiste dans l'op�ration du cadastre des terres agricoles. Seulement, des fellahs nous ont confi� qu'ils �taient contre l'annulation de la circulaire n� 7 du 15/07/2002 et relative � la cession des droits de jouissance fonci�re attribu�s aux fellahs conform�ment � la loi 87-19 en raison de leur bonne volont� d'investir. "Pour la modique somme de 50 cts l'hectare � Timetlas, je ne serais tent� d'acheter un droit de jouissance pour investir dans la viticulture", nous a confi� un des fellahs oppos� au gel de l'instruction interminist�rielle n� 7. Cela dit, les d�tournements et dilapidations des terres agricoles n'ont pas uniquement concern� les superficies arables. En fait, des milliers d'hectares soumis au r�gime des for�ts sur un total de 156 400 ha que compte la wilaya de Sa�da ont servi � l'implantation d'�quipements collectifs dans les meilleurs des cas et dont le sinistre exemple reste l'invasion du b�ton dans plusieurs jardins ; offrant un spectacle de d�solation � cause des pratiques dolosives de l'irr�sistible mafia du foncier agricole. A cela s'ajoute la superficie de pacage de parcours de 120 000 ha qui continue de saliver les rapaces du foncier agricole que m�me les terres d�nomm�es exc�dentaires ne leur ont pas suffi de les accaparer dans le cadre de la loi 96-16 du 14/09/1991, alors que des milliers de jeunes ch�meurs et sans s�curit� alimentaire de surcro�t rasent les murs, faute de disponibilit� d'outils de travail.