Celui qui a connu la ville de Souk- Ahras dans les ann�es 1970 et au d�but des ann�es 1980 se rappelle, non sans nostalgie, de ses terres arables, de ses for�ts luxuriantes... Mais surtout de ses champs de bl� qui s��tendaient � perte de vue sur des centaines d'hectares, lui offrant un cachet particulier o� se m�langeaient avec harmonie la couleur d�une terre g�n�reuse et le vert d�une v�g�tation aussi riche que vari�e. De nos jours, c�est un spectacle de d�solation qui d�payse le regard sans impressionner l�esprit. Un tableau dont la toile de fond n�est autre qu�un alignement sans fin de constructions, fr�quemment anarchiques. D�sormais, ces terres, jadis synonymes de fiert� et de richesse pour les habitants de cette r�gion � vocation agricole, ont �t� remplac�es par des masses difformes de b�ton arm�. Les exemples les plus frappants sont � Souk- Ahras, � la cit� Baral Salah, une plaine o� les fellahs se livraient volontiers � la culture c�r�ali�re, au lieu dit �Fatoma Souda�, cit� Ibn Rochd et celle de Djenane Toufeh, comme son nom l�indique, le camp de l�aviation et le domaine Abdelaziz-Kader o� des terres fertiles ont �t� m�tamorphos�es en b�ton, de terribles ravages caus�s � ces verdoyantes plaines. Des villas y ont �t� �rig�es et il est patent d�en conclure que ce n�est pas le petit citoyen qui b�n�ficie du d�tournement de terres agricoles. Des terres fertiles subissent l�assaut du b�ton et il n�est plus possible aujourd�hui d�envisager la construction d�un �difice public, faute d�un terrain ou d�un espace demeur� libre, m�me quelques espaces destin�s � l�embellissement ont �t� envahis par le b�ton, des lotissements demeurent non r�gularis�s � cause de litige de r�gularisation de la loi d�orientation fonci�re 25-90 et le d�cret ex�cutif portant limitation de cr�ation des AEL. Il faut le dire, Souk-Ahras est entach�e d'anachronisme du fait de la conjugaison de nombreux probl�mes li�s par ricochet au foncier et l�extension de la ville reste chim�rique � cause de l�empi�tement sur les terres arables. Selon toute vraisemblance, la course aux constructions anarchiques laisse � penser que les citoyens ont d�finitivement tourn� le dos � la nature, pr�f�rant la laideur du ciment � la verdure curative des champs et des vergers, et voulant � tout prix construire son toit. Une lapalissade !