Un gel de la production de pétrole, le 17 avril à Doha, même aux niveaux de janvier, entraînerait une augmentation des prix, quand bien même l'Iran maintiendrait sa position de mettre ses 500 000 barils/jour supplémentaires sur le marché. C'est ce qu'estime Nazim Zouiouèche, ancien P-dg de la Sonatrach, invité, avant-hier, du plateau de la webradio Radio M. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Cependant, Zouiouèche pense que même s'il y a accord à Doha le 17 avril, entre les pays OPEP et les non-OPEP, et même si dans des cas exceptionnels on enregistre une baisse de la production mondiale de 2 millions ou 2,5 millions de barils par jour, «on ne verra pas de résultats tangibles avant quelques mois» car, dit-il, il y aura beaucoup de stocks qu'il va falloir expurger. «Il va falloir du temps pour évacuer tous les stocks», observe-t-il. «Même avec un accord à Doha, et une chute dans un avenir relativement proche de la production de schiste (aux Etats-Unis), on ne verra pas le pétrole remonter avant 2017 ou 2018», souligne Zouiouèche. Les prix du pétrole avaient atteint, pour rappel, des niveaux extrêmement bas qui ont même crevé le plancher de 30 dollars. Néanmoins, il est certain qu'avec la décision des quatre grands producteurs (Russie, Arabie Saoudite, Qatar et Venezuela) de geler leur production aux niveaux du mois de janvier, avec un record de production aussi bien pour la Russie que pour l'Arabie Saoudite, le marché pétrolier, très sensible aux annonces, a certainement influé sur le fait que les prix sont repartis à la hausse avec un prix autour de 40 dollars, affirme Zouiouèche. Mais le rééquilibrage du marché pétrolier risque d'être «sapé» par l'annonce des Iraniens d'augmenter leur production de pétrole d'un demi-million de barils par jour et d'un million de barils supplémentaire dans un proche avenir. Le pétrole étant déjà en surproduction, ceci entraînerait très probablement, selon les experts, au niveau mondial un effondrement des cours. Ce qui ne surprend pas Zouiouèche, puisque «l'Iran n'a jamais caché le fait que lorsqu'il arriverait à trouver une solution aux sanctions internationales qui l'obèrent depuis plusieurs années, il augmenterait sa production : 500 000 barils à mettre sur le marché immédiatement et un million de barils pour plus tard». «Aujourd'hui, l'Iran affirme qu'il ne pourrait discuter d'un gel de la production que lorsque sa production atteindra 4 millions de barils dont une partie est pour le marché intérieur et l'autre partie serait dédiée à l'export», souligne Zouiouèche qui attribue le redressement actuel des prix du pétrole enregistré principalement à la décision des trois plus gros producteurs de pétrole, Russie, Arabie Saoudite et Qatar, de geler leur production et entérinée à la mi-février lors d'une réunion tenue à Doha.