Un réseau pilote de télémédecine reliant dix-huit établissements hospitaliers (six CHU et douze EPH) a été lancé hier. L'opération, qui a coûté 200 milliards de dinars, sera généralisée à partir de l'année prochaine pour pallier le problème du manque de spécialistes. La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et son homologue de la Santé ont également lancé un réseau national de téléradiologie et une plate-forme de gestion informatisée des pharmacies hospitalières. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les établissements hospitaliers cassent les barrières géographiques en se connectant. Les patients des zones enclavées et du sud du pays peuvent désormais bénéficier d'une prise en charge médicale spécialisée et pointue sans se déplacer aux grands hôpitaux du Nord grâce à une connexion entre des centres hospitalo-universitaires (CHU) et des établissements publics hospitaliers (EPH). Une opération pilote d'un réseau de télémédecine (Algérie RT.DZ) a été lancée hier au CHU de Béni-Messous, à Alger, par la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et son homologue de la Santé. Le projet, qui a coûté 200 milliards de dinars, sera généralisé à partir de l'année prochaine, a indiqué Imane Houda Feraoun. Le réseau, explique-t-on, vise à rapprocher les citoyens des différents services médicaux, en leur permettant l'accessibilité aux soins via un transfert de données en temps réel. Il interconnecte les CHU dont celui de Béni-Messous, Mustapha-Pacha, Bab-El-Oued, Oran, Tlemcen et Constantine avec douze EPH et un site central doté d'une plateforme de pilotage du réseau. Le réseau est doté de plusieurs systèmes permettant l'auscultation à distance du patient et la visualisation de son dossier médical ainsi que l'organisation de séances de formation multi-sites et d'un système de streaming pour l'archivage et la diffusion. Deux autres projets, pour un coût de plus d'un milliard de dinars, ont été lancés en parallèle, hier. Ils concernent la mise en place d'un système d'information pour la gestion des pharmacies hospitalières et le réseau national de téléradiologie. Ce dernier permettra de relier les établissements de santé dotés d'équipements de radiologie, mais dépourvus de spécialistes dans ce domaine, au Centre de lecture pour analyse des données de l'examen radiologique par des spécialistes. Ce projet permettra, indique-t-on, l'amélioration de la prise en charge des malades, une meilleure prise en charge radiologique des urgences médico-chirurgicales, d'étendre la couverture sanitaire vers les zones enclavées, réduire le nombre des erreurs médico-légales, réduire les évacuations inutiles des malades vers d'autres établissements de santé et la constitution d'une banque de données très utiles pour la formation et la recherche. La télémédecine ne fait pas, cependant, ses premiers pas en Algérie. Des expériences ont déjà eu lieu. Selon Abdelmalek Boudiaf, entre 4 000 et 5 000 interventions chirurgicales et 30 000 consultations ont été effectuées grâce à la télémédecine en une année. «Si ce n'était pas cette technique, beaucoup de malades n'auraient certainement pas pu arriver à temps dans les hôpitaux du nord du pays», a rappelé le ministre de la Santé qui souligne que seuls les cas compliqués vont dorénavant être transférés vers les grands hôpitaux du Nord. Le ministre de la Santé a annoncé aussi un projet de télémédecine avec les hôpitaux étrangers. Un projet que Boudiaf compte concrétiser dans «les plus brefs délais».