Malgré une sérieuse crise financière et des problèmes chroniques, le RCR vient de s'offrir le leader sur un large score à domicile et un nul dans la «kouzina» du CR Belouizdad. Deux résultats positifs qui ont permis aux Relizanais de s'extirper de la place de relégable et avec un calendrier favorable, le maintien semble accessible comme le pense Benabderahmane, le vaillant défenseur du Rapid. Le Soir d'Algérie : Une large victoire contre le leader (3-0) et un nul (3-3) au 20-Août face au CRB. C'est la révolte relizanaise ? Farès Benabderrahmane : Disons que nous avons un maillot à défendre et on a fait le serment de ne pas laisser tomber ce club malgré les difficultés financières et le fait que pas mal de joueurs ne se sont pas entraînés cette semaine. Justement, depuis le départ de Henkouche et malgré la crise financière, le RCR joue bien. Comment l'expliquez-vous ? Henkouche a décidé de partir de lui-même. Il avait menacé les dirigeants de quitter le club s'ils ne chassaient pas trois joueurs et la direction a refusé. Ceci dit, je remercie Henkouche parce qu'il avait prétendu que les joueurs n'étaient pas sérieux et conscients de la tâche, à savoir le maintien, qui les attendait. Aujourd'hui, tout le vestiaire lui dit merci d'avoir douté de nos capacités parce que cela nous a poussés à lui démontrer le contraire sur le terrain. Henkouche a été un peu à l'origine de la révolte ? Personnellement, c'est un entraîneur que j'ai toujours respecté, mais le fait de nous avoir dénigrés nous a touchés dans notre amour-propre et on a décidé de réagir. Quand on regarde votre calendrier, vous allez recevoir le CSC dans un match à six points puis la JSS, qui joue le podium, et vous irez à Blida qui est également menacée ? On joue le maintien et on est mieux loti que d'autres formations. On a l'avantage de recevoir deux fois de suite et même si le CSC et la JSS seront compliqués à jouer, on devrait profiter de l'avantage de terrain. Ensuite, on aura deux déplacements, à Oran face à l'ASM Oran qui est condamnée et à Alger pour affronter l'USM Harrach. Si, d'ici-là, les Harrachis sont sauvés, je pense qu'ils seront démobilisés et ce sera à nous de prouver que nous sommes à l'aise à l'extérieur comme nous l'avons fait contre le CRB. Justement, face au CRB, les supporters belouizdadis vous ont bien accueillis. Cela vous a fait plaisir ? Oui, et je m'y attendais parce que j'ai passé une saison au CRB et je n'ai eu de problème avec personne. J'ai essayé de donner le meilleur de moi-même à Belouizdad en respectant tout le monde et il était normal que les supporters qui ne sont pas des ingrats m'accueillent de cette façon. Comment avez-vous trouvé ce CRB qui doute ? Oui, j'ai senti que c'est une équipe qui doutait. Après leur victoire contre l'ES Sétif, on était un peu inquiet et on s'attendait à un match difficile. Alors qu'on était mené par trois buts à un, on a su trouver les ressources nécessaires pour revenir à la marque et prendre un point précieux. Et sur le premier but du RCR, c'est vous qui délivrez la passe décisive à Zidane. Allez-vous terminer la saison au poste de n° 10 ? Non, c'est juste que sur cette action de jeu, j'étais pratiquement en position d'attaquant de pointe et en voyant Zidane seul au deuxième poteau, je lui ai transmis la balle, mais ensuite j'ai repris ma place de défenseur central. Avec une situation financière catastrophique, des primes et des salaires impayés, vous y croyez au maintien ? D'abord, je tiens à préciser qu'avec cet effectif, on aurait pu jouer le podium si ces problèmes financiers avaient été résolus ou n'avaient pas existé. Ensuite, nous les joueurs, sur le terrain on a juré d'être des hommes et quoi qu'il arrive, on fera tout pour maintenir le RC Relizane parmi l'élite. Il vous reste un an de contrat avec le RCR, mais avec la crise, vous n'allez pas rester ? Je dois dire que je me sens bien à Relizane où j'ai retrouvé mon niveau grâce aux supporters qui me respectent et me témoignent beaucoup de sympathie, mais pour le moment, je me concentre sur le maintien et on verra ensuite à la fin de la saison.