Le ministre des Transports s'est dit, dans une entrevue avec la chaîne El Bilad TV, jeudi soir, très optimiste quant à la réussite du port de Cherchell le plus grand port de la Méditerranée et qui se veut aussi un grand acquis pour le pays. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Cette mégastructure sera connectée aux réseaux ferroviaire et routier, assure Boudjemaâ Talai qui souligne que ce port sera spécialisé dans le transbordement en étant un lieu de transfert des marchandises et des conteneurs à partir d'Algérie vers les pays africains, avec les incidences financières certaines en devises. Dans la conjoncture actuelle marquée par une baisse drastiques des revenus du pétrole, le gouvernement a pris la décision de ne plus financer les grands projets sur le budget de l'Etat mais en recourant à d'autres ressources. C'est le cas des grands projets du secteur des transports dont le port de Cherchell. Il note qu'au final, le financement de ce projet «importe peu» dès lors que sa rentabilité peut participer à rembourser le crédit qui lui sera alloué. Interrogé sur la possibilité de privatiser la SNTF, Boudjemaâ Talai s'est montré catégorique : «Constitutionnellement et réglementairement, il n'est pas possible pour que la SNTF soit privatisée, la Constitution a consacré la propriété publique sur le rail. La SNTF ne sera donc jamais privatisée.» Au sujet des lignes de grande vitesse (LGV), Boudjemaâ Talai a confirmé qu'il y a actuellement des lignes LGV dont certaines devront être opérationnelles dès la fin 2017 ou début 2018. La première ligne qui devra être réceptionnée sera celle reliant Tlemcen à Oued Tlélat (Oran) avec une vitesse de 220 km par heure. A propos des lignes maritimes, Talai a confirmé l'existence d'une demande pour des dessertes intervilles à l'instar d'une ligne reliant Alger-Cherchell, Alger-Tipasa, Aïn Turck à Oran, et Skikda et Annaba. Des projets qui devront être incessamment lancés. Des lignes maritimes qui devront réduire le temps passé entre ces villes par route. Evoquant la ligne à grande vitesse devant relier les trois pays du Maghreb : Algérie, Tunisie et Maroc, le ministre algérien des Transports a laissé entendre que les deux autres pays voisins devaient faire leur travail, puisque l'Algérie a réalisé la partie qui devait être la sienne. Il a rappelé dans ce contexte l'existence d'une ligne ferroviaire entre la région Akid Abbès à Tlemcen à l'ouest du pays jusqu'aux frontières est du pays. «Notre ligne ferroviaire est là et est connue. Quant à sa connexion avec les deux frontières voisines, cela ne dépend pas de nous», a fait savoir l'officiel algérien. Concernant le permis à points, Boudjemaâ Talai a indiqué que ce projet pourra voir le jour dès la rentrée prochaine, soulignant que «techniquement, nous sommes prêts». Ce nouveau mécanisme se veut un moyen répressif contre le phénomène des accidents de la route qui prend, chaque année, des proportions alarmantes. «Les statistiques officielles disent que nous enregistrons 4 500 morts et 55 000 blessés sur les routes annuellement, l'élément humain se trouve être à l'origine de 90% des accidents. De plus, la tranche d'âge la plus incriminée est celle entre 18 et 25 ans. D'où notre volonté de durcir la législation», a signifié le ministre. A travers ce nouveau mécanisme, outre l'augmentation des amendes, les contrevenants sont aussi passibles de mesures coercitives allant du retrait du permis à la défalcation des points.