La conf�rence entre les pays arabes et les pays industrialis�s du G8 pr�vue pour le 3 mars au Caire a �t� report�e sine die au moment o� se multiplient les critiques am�ricaines sur l'absence de d�mocratie en Egypte, notamment apr�s l'arrestation d'un dirigeant de l'opposition. Le report a �t� annonc� dans un communiqu� laconique du ministre des Affaires �trang�res, Ahmed Aboul Gheit, expliquant que les pays arabes avaient souhait� ce d�lai pour que la r�union se tienne apr�s le sommet d'Alger, pr�vue les 22 et 23 mars et qu'une nouvelle date serait envisag�e "� travers les canaux diplomatiques". La remise de la conf�rence est intervenue apr�s une visite, mardi, � Washington de M. Aboul Gheit au cours de laquelle l'Egypte a �t� critiqu�e publiquement par la secr�taire d'Etat am�ricaine Condoleezza Rice apr�s la mise en d�tention, le 21 janvier, du chef du nouveau parti d'opposition lib�rale Al-Ghad (Demain), Ayman Nour. Cette interpellation avait �t� critiqu�e par la presse am�ricaine, qui a multipli� ces derniers temps les attaques contre le r�gime du pr�sident Hosni Moubarak, le qualifiant de "dictature". Un porte-parole de Mme Rice avait laiss� clairement entendre que la nouvelle responsable de la diplomatie am�ricaine, ne comptait pas assister � la r�union G8-Pays arabes. Elle avait quelques jours auparavant saut� l'�tape �gyptienne lors de sa premi�re visite en Isra�l et dans les territoires palestiniens. C'�tait la premi�re fois depuis des ann�es que le chef de la diplomatie am�ricaine faisait l'impasse sur Le Caire lors d'une tourn�e au Proche-Orient. A l'issue de ses entretiens � Washington avec M. Aboul Gheit, Mme Rice avait exprim� la "vive inqui�tude" de son gouvernement apr�s l'arrestation de M. Nour, en exprimant l'espoir qu'une "solution rapide" serait trouv�e � cette �pineuse affaire. L'affaire Nour est en train de troubler les relations �gypto-am�ricaines comme l'avait fait quelques ann�es auparavant l'affaire Saad Eddine Ibrahim, pr�sident du centre Ibn Khaldoun pour les droits de l'homme, lib�r� en 2002 sous la pression des Etats- Unis, apr�s son incarc�ration pour "atteinte � l'image de l'Egypte" � l'�tranger. M. Ibrahim, professeur de sociologie � l'Universit� am�ricaine du Caire b�n�ficiant de la double nationalit� am�ricaine et �gyptienne, s'est fait le chantre depuis une dizaine d'ann�es de la d�mocratie en Egypte. Il s'est port� candidat � la prochaine �lection pr�sidentielle contre M. Moubarak, 76 ans, au pouvoir depuis 23 ans et qui doit briguer un cinqui�me mandat de six ans en mai prochain. Le quotidien am�ricain Washington Post, qui, dans un de ses derniers articles, avait demand� au pr�sident George Bush d'intervenir directement aupr�s de M. Moubarak pour qu'il ne se repr�sente pas, est revenu � la charge la semaine derni�re, accusant le chef de l'Etat �gyptien de "marchander" son appui au processus de paix isra�lo-palestinien contre le soutien am�ricain � son maintien au pouvoir. Selon le quotidien am�ricain, le D�partement d'Etat aurait pr�par� un projet de lettre qu'il comptait adresser aux pays concern�s sugg�rant l'annulation de la conf�rence G8-Pays arabes. A la suite des remarques acerbes de Mme Rice, le porteparole de la pr�sidence �gyptienne, Soule�mane Awad, avait rejet� les critiques am�ricaines et "toute intervention �trang�re dans les affaires int�rieures �gyptiennes". Il a expliqu� que l'affaire Nour �tait une affaire "p�nale et non politique" et qu'elle �tait entre les mains de la justice �gyptienne, dont, selon lui, "l'impartialit� est reconnue" Les trois principaux partis de l'opposition �gyptienne que sont le Wafd (lib�ral), le Tagamoo (gauche) et le Parti nass�rien (centre gauche) se sont alarm�s de la mise en d�tention de M. Nour, dont ils ont demand� la lib�ration. Ils ont rejet� en m�me temps "l'immixtion de l'administration am�ricaine dans les affaires int�rieures �gyptiennes" apr�s les d�clarations de Mme Rice