C'est à la suite des journées nationales de neuro-chirurgie qui se sont déroulées à Tipasa au mois de mars 2016, qu'aujourd'hui des spécialistes en oncologie se sont regroupés en conclave à Tipasa. Ainsi, ce sont près d'une vingtaine de spécialistes et professeurs en provenance du Centre-Pierre-et-Marie-Curie d'Alger, du service d'oncologie médicale du CHU de Blida, de l'hôpital de Douéra et de l'hôpital de Sidi-Ghilès qui ont pris part au conclave qui s'est tenu récemment sous les auspices de la Société algérienne d'oncologie médicale et du service d'oncologie médicale de l'hôpital de Sidi-Ghilès de Tipasa. Le comité scientifique de cette première journée dédiée à l'oncologie médicale composé d'éminents professeurs en médecine, à l'instar du Pr Déliba, un prodige en neuro-chirurgie, du Pr Bouzid, du Pr Medjdoub et du Pr Bounedjar, a donné son accord pour la tenue de cet évènement national après l'évaluation des thèmes proposés. Au cours de cette journée médicale, plusieurs exposés, tel celui relatif au cancer du sein en Algérie présenté par le Dr Moussei, portant sur le dépistage du cancer du sein, proposé par le Dr A. Djelil du CPMC d'Alger, l'exposé portant sur la stratégie du dépistage du cancer du sein, proposé par le Pr Chibane du CPMC, ainsi que l'épidémiologie du cancer du sein, un sujet présenté par le Dr H.Idir du service d'oncologie du CHU de Blida. L'autre intervention portant sur le rôle du pathologiste dans le diagnostic et la prise en charge du cancer du sein fut du Dr Debabeche de l'hôpital de Douéra qui a clôturé les travaux de la matinée. Au cours de cette journée, l'excellent thème portant sur les soins de support en oncologie médicale proposé par le Dr A. Guergour du CPMC d'Alger a retenu l'attention de l'assistance, particulièrement concernant le rôle de la fatigue liée au cancer. Cette spécialiste dira en substance que «la prévalence de la fatigue dans ce domaine est de 70 à 100%, mais qu'il s'agit d'un symptôme le moins soulagé, bien que son impact sur la qualité de vie soit important». Certains diront, à ce propos, que «ce symptôme reste méprisé par les soignants». Au-delà du cancer du sein, il y a eu d'importantes interventions à l'instar du thème portant sur le dépistage des cancers colorectaux, présenté par le Pr K. Bouzid du CMPC d'Alger. Quant au cancer de la prostate, son dépistage et sa prise en charge furent aussi l'objet d'un thème d'importance présenté par le Dr Houri de l'hôpital de Sidi-Ghilès. Les urgences en cancérologie furent aussi l'objet d'un thème d'intérêt majeur présenté par le Dr S. W. Talha du CHU de Blida, de même que les thèmes relatifs à la thrombose, soutenus par le Dr W. Gais, et aux tumeurs cutanées, un exposé du Dr S. Barkou. L'après-midi fut marquée, quant à elle, par les interventions du Pr Chekmane du CPMC d'Alger, portant sur le traitement chirurgical, de même que l'autre thème présenté par Dr W. Gais concernant le traitement médical du cancer du sein. Lors de ce conclave, ce fut l'intervention remarquée de Mme Fettouchi Oukkal, qui a axé sa longue intervention sur la prise en charge psychologique du malade où elle dira que «l'impact sur la vie de famille de la maladie est lourd, compte tenu du dysfonctionnement de l'homéostasie, de la perturbation des rôles et des tâches, du changement social dans les liens intimes et l'angoisse du père chez la mère et chez les enfants». Réagissant à cette intervention, une spécialiste en oncologie dira «la précarité des liens intimes peut être affectée et revêtir des conséquences dramatiques ; j'ai vécu, dira cette spécialiste, les appréhensions de mes patientes, dont l'une d'elles craignait de parler de sa maladie à son époux de crainte de voir une réaction extrême influer sur sa famille ; cette patiente a refusé de se faire opérer avec toutes les conséquences dramatiques qui s'en-suivirent et qu'a vécues ce couple». Ainsi, cette spécialiste s'insurge et met à l'index le rôle, quelquefois négatif, induit par la famille du malade. La psychologue, Mme Fettouchi, insiste sur le rôle majeur du psycho-oncologue qui «accompagne le malade dans sa réintégration socio-professionnelle, mais aussi l'aide à acquérir ou à maintenir les compétences dont les malades ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique». Cependant, les jeunes médecins et spécialistes volontaires, qui gèrent l'association El Amal de lutte contre le cancer du sein, fut longuement ovationnée, notamment lorsqu'ils ont exposé leurs activités dans les régions enclavées, inaccessibles et reculées pour soigner, assister et conseiller les femmes de Damous, de Beni Mileuk, de Sidi Simiane, de Menacer et de certaines zones montagneuses dépourvues de toute infrastructure médicale.