Son action n'était certes, pas de l'ampleur de celle du 30 novembre dernier à l'occasion du vote du projet de loi de finances 2016, mais l'opposition parlementaire a récidivé le coup, avant-hier pour dénoncer «une programmation démentielle de lois dangereuses pour le pays, liberticides contraire à la Constitution et remettant en cause le multipartisme et la citoyenneté». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ambiance tendue, avant-hier jeudi, à l'occasion d'une séance plénière consacrée à l'adoption de pas moins de quatre projets de lois, celui des statuts des officiers de réserve, celui des statuts des personnels militaires, celui portant organisation de la profession de commissaire-priseur et celui portant règlement budgétaire pour l'exercice 2013, séance, par ailleurs, reportée à lundi prochain faute de... quorum. Les députés de l'opposition dont les chefs de groupes parlementaires se sont concertés la veille, ont, en effet, observé un sit-in de protestation dans le hall de l'hémicycle, au moment où le président de l'APN attendait que le quorum nécessaire à la validation de cette plénière de vote soit atteint. Attente, longue attente vaine puisqu'il a dû annoncer en début d'après-midi, le report de cette séance à après-demain lundi, près de cent députés étaient présents, loin des 220 requis par le règlement intérieur de l'Assemblée. Entre-temps, les députés du PT, de l'AAV, du FFS, du FJD et ceux du mouvement de la construction nationale auxquels s'est joint, dans une première, Mohamed Edhaoui, d'El Karama que préside Mohamed Benhamou, réputé pour son allégeance au pouvoir défiant toute éthique, ont observé un rassemblement dans le hall de l'hémicycle. Pancartes à la main où étaient portés nombre de mots d'ordre de circonstance, les Chaffaï Bouaïche (FFS), Nadia Chouitem (PT), Lakhdar Benkhellaf (FJD), Youcef Khababa (Nahda), Fillali Ghouini (Islah), Naâmane Laouar (MSP) aux côtés de leurs collègues, ont longtemps, dénoncé ce qu'ils considèrent être un calendrier «démentiel de lois dangereuses pour l'avenir du pays, de lois liberticides contre le multipartisme et contraires à la Constitution, des lois antidémocratiques en remettant en cause la citoyenneté». Pour eux, «rien, absolument rien ne justifie, certainement pas l'urgence que brandit le gouvernement, la programmation «d'un arsenal de projets de lois pendant le Ramadhan». Une programmation «expéditive de projets de lois importants et décisifs pour l'avenir du pays», et «inique qui menace même le processus démocratique, les droits politiques et les libertés fondamentales en Algérie», relèvent-ils encore. Des griefs qui n'étaient pas de nature à effaroucher le parti majoritaire. Le président du groupe parlementaire du FLN accuse, en effet, ces députés de l'opposition de nourrir des «préjugés sur des projets de lois qui sont encore au stade de projets qui vont être débattus et enrichis». Cette levée de boucliers des parlementaires de l'opposition augure d'une semaine extrêmement chaude à la Chambre basse du Parlement puisque cette dernière est appelée, dès demain, dimanche, à passer en revue les fameux projets de lois «dangereux» et «liberticides», dont le projet de loi organique fixant l'organisation des deux Chambres du Parlement, le projet de loi relatif au régime électoral et le projet de loi organique relatif à la haute instance indépendante de surveillance des élections. Deux projets de lois dont la séance de vote, prévue jeudi prochain, est fortement attendue.