Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, se rendra, demain jeudi, chez la commission paritaire élargie entre les deux Chambres du Parlement, chargée de préparer la session extraordinaire du dimanche 7 février prochain qui sera consacrée à la révision de la Constitution. C'est ce que nous apprend une source sûre. «Sellal présentera le projet de loi en commission élargie, au Palais des Nations, avec débats avec les membres de ladite commission», nous précise-t-on. Kamel Amarni Alger - (Le Soir) - Cette commission élargie dont l'installation officielle est prévue ce matin au Palais des Nations au Club-des-Pins, fait suite à l'installation, hier mardi en fin d'après-midi au siège du Conseil de la Nation, de la commission mixte «classique» composée des bureaux des deux Chambres du Parlement, neuf au total, le Sénat et l'Assemblée populaire nationale. Comme pour ce mercredi, c'est Abdelkader Bensalah qui présidait l'installation de cette commission mixte que préside le vice-président de la Chambre haute, l'ancien ministre Djamel Ould Abbès. Quant à la commission «élargie», que préside toujours Djamel Ould Abbès, elle est composée de 69 membres, répartis entre les différents groupes parlementaires, en fonction de la taille de chacun. C'est ainsi que, pour le Sénat, Abdelkader Bensalah a pris la décision de répartir équitablement les quotas sur les trois groupes parlementaires au Sénat, le FLN, le RND et le tiers présidentiel avec huit membres pour chaque entité. Tandis qu'à l'APN, Larbi Ould Khelifa fait la répartition au prorata de la représentativité. Ce qui donne, par exemple, 11 membres pour le FLN, et un seul pour le PT de Louisa Hanoune ou les islamistes de l'Alliance Verte. Si le PT a accepté d'y figurer, au même titre que TAJ ou le MPA, le FFS aurait déjà signifié qu'il boycotte toute l'opération. Cela étant, la commission paritaire aura à préparer les textes nécessaires à la session plénière de dimanche prochain en plus, donc, de la séance de travail de demain jeudi avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Toutes ces séances précédant celle de dimanche consacrée au vote, se dérouleront à huis clos, nous confie-t-on. Toutefois, et autre «nouveauté» survenue en cours de route, sur instruction de Abdelaziz Bouteflika, il a été décidé que, dimanche, et après la présentation officielle du projet par Abdelmalek Sellal, les différents chefs des groupes parlementaires auront un temps, une dizaine de minutes, pour une intervention en plénière, comme lors de plénières ordinaires consacrées au vote des lois classiques au Sénat et à l'APN. «C'est une manière de faire participer l'opposition aux débats», nous explique-t-on. Ce qui est cependant certain est que le vote se fera sur l'ensemble du texte de la nouvelle Constitution, en bloc, sans débats et à main levée. Une simple formalité pour la majorité au pouvoir dont le FLN qui a réuni, hier mercredi à l'hôtel Sheraton au Club-des-Pins, l'ensemble de ses parlementaires, députés et sénateurs, 261 officiellement. Au cours de cette réunion, le secrétaire général, Ammar Saâdani appelle, bien sûr, à voter «oui» pour ce projet du «président de la République, qui est le président du parti». Saâdani ne s'empêchera pas, pour autant, de revendiquer quasiment la paternité de l'essentiel des amendements fondamentaux de ladite révision qui a pris, lui-même le dira pourtant, cinq ans pour voir le jour ! Il n'omettra pas, non plus, de répliquer à son farouche adversaire, Ahmed Ouyahia, lorsqu'il dira : «Oui, je le répète encore une fois, cet article 51 sur les binationaux est anti-constitutionnel et c'est pour cela que nous avons demandé son abrogation». Sans commentaire !