L'état de santé du général Benhadid s'est détérioré de manière considérable dans la cellule où il est détenu depuis près de dix mois. Ses avocats craignent le pire pour leur client et appellent le chef d'état-major de l'armée à «réagir pour sauver un ancien compagnon d'une mort programmée». Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Me Mecheri tient tout d'abord à rappeler que Benhadid a été inculpé pour «atteinte au moral et à l'image de l'armée». Or, poursuit-il, «nous sommes certains que le ministère de la Défense n'a déposé aucune plainte dans ce sens». Selon l'avocat, le dossier du général n'est rien d'autre qu'une affaire de diffamation. «Benhadid a cité deux personnalités : le frère du président de la République, Saïd Bouteflika, et Gaïd Salah. Les politiciens se sont immédiatement emparés de la situation et l'ont brandie comme une arme dans le cadre d'une lutte de clans. Dans le cas présent, ils l'ont utilisé contre Gaïd Salah, semble-t-il, puisque le MDN n'a déposé aucune plainte contre notre client. D'où provient-elle ? Quel est son objectif si ce n'est celui de régler des comptes à un haut niveau ? Du moment que nous sommes sûrs que le ministère de la Défense n'a engagé aucune action judiciaire, nous appelons Gaïd Salah à gérer cette situation et tirer Benhadid de cette affaire.» Selon Me Mecheri, le médecin de la prison d'El-Harrach, où le général est détenu depuis la fin du mois de septembre dernier, a détecté chez ce dernier une tumeur au niveau de la prostate. «Il y a près de deux mois, les autorités avaient transporté mon client à l'hôpital Mustapha où il a subi des examens approfondis. Ils ont confirmé l'hernie discale mais n'ont pas repéré cette tumeur. Cela veut dire qu'elle s'est développée durant la période où il se trouvait en prison. Le médecin d'El-Harrach lui a fait savoir qu'il devait se faire opérer en urgence de la prostate et entamer tout de suite après la chimio-thérapie et la radio-thérapie. C'est un traitement lourd et impossible à mener en prison, le laisser en prison dans de telles conditions est un homicide prémédité. Il faut le sauver et la seule personne en mesure d'agir aujourd'hui est le chef d'état-major.» Le général Benhadid avait été incarcéré suite à une interview accordée à la radio Maghreb Emergent.