La période de Ramadhan n'a pas entamé la volonté des irréductibles amoureux de la mer. Ainsi, comme à l'accoutumée, on assiste chaque été et lors de cette saison estivale à un rush à destination des zones touristiques de Tipasa, Cherchell, Gouraya Et Damous. Au lendemain des premiers jours de l'Aïd El-Fitr, des centaines de véhicules submergent l'autoroute Douaouda-Cherchell à destination de l'ouest. En effet, plusieurs centaines d'estivants de Blida, Médéa, Khemis Miliana et Alger, ayant déjà prospecté les différents sites balnéaires depuis des semaines et mois auparavant , ont investi les bâtisses, villas et appartements à louer lors des grandes chaleurs et les sites de camping sécurisés. Toutefois, plusieurs familles s'inquiètent de ne pas trouver des lieux de camping. Une famille de Douaouda nous a fait part de son espoir de louer une place au niveau de la plage familiale de Messelmoun, qui sera ouverte incessamment à la location familiale à raison de 300 dinars par jour. Cette plage sera cédée en concession incessamment, sachant que les parkings sauvages de Damous et Gouraya demeurent interdits. Quant à la plage familiale de Oued Bellah, il semblerait qu'elle soit destinée à un imminent réaménagement en vue de préparer le futur port d'El Hamdania. M. Abdelkader, un responsable d'une agence immobilière de Hadjout, qui avait la charge de prospecter pour ce type d'estivants est formel : «C'est un véritable boom estivalier, qui vient de démarrer en ces premières journées de l'Aïd 2016. Je viens de recevoir plusieurs dizaines de demandeurs, notamment blidéens, des clients attitrés afin qu'on prospecte pour leur compte des locations à Gouraya, Damous ou Larhat.» Cette hausse d'activité est due selon lui : «A la température extrême de ce mois de juillet, qui avoisine les 40 degrés. Il y a cependant un aléa majeur qui se présente. Il s'agit de la disponibilité des logeurs de ces régions, qui préfèrent avoir affaire à des clients sérieux et connus pour leur crédibilité.» En d'autres termes, ceux qui devront s'inquiéter sont les nouveaux ou les retardataires, qui n'ont pas encore programmé leurs départs en vacances. Nous avons constaté, en outre, que certains camps de toile de Messelmoun, Oued Sebt, Hadjret Ennous sont pour certains déjà opérationnels. Mais il y a aussi l'afflux massif des cols blancs lors des week-ends, dont le cortège de véhicules de ces «millionnaires du week-end» le long du tronçon Cherchell à Damous reste impressionnant. Plusieurs gendarmes motorisés et des barrages des services de sécurité sont mis à contribution pour réguler les flux des estivants, mais aussi pour tempérer l'ardeur de ces jeunes fous du volant et ceux ayant acquis des véhicules de location pour la journée. Traditionnellement et depuis plusieurs années, c'est le lancement du Plan Delphine, un plan conçu et élaboré par les services de la Gendarmerie nationale, qui en vient à bout, tout le long de la côte algérienne. Ce plan a pu quand même mettre de grands freins aux ardeurs de certains chauffeurs et des fous du volant. Le lancement de ce plan constitue une lutte implacable contre les maux et fléaux sociaux, notamment la drogue, la prostitution, les homicides, les agressions et les vols. Mais les habitants de Cherchell sont tristes et désolés, à l'instar de M. Mohamed, un sexagénaire de la vieille école cherchelloise, qui se désole en affirmant «le comble de cette période estivale est conjugué au grand problème de la circulation rencontré à l'intérieur de la ville de Cherchell, dont le plan de circulation a été réduit à quelques petites voies, notamment à la seule avenue Abdelhak et au contournement cahotant parsemé d'ornières à travers une piste moyenâgeuse. Ainsi, pour parcourir les 2 000 mètres allant de Bordj el Ghoula à la sortie ouest de la ville, les automobilistes sont confrontés à un calvaire qui dure entre 45 mn à près d'une heure», martèle ce Cherchellois mécontent.