La secrétaire générale du Parti des travailleurs dénonce énergiquement le projet de loi portant démocratie participative en ce qu'elle constitue comme danger de dissolution des collectivités locales. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Louisa Hanoune qui s'exprimait, à Zéralda à l'occasion d'une réunion de la commission des élus du parti, en ce que l'association, à la prise de décision au niveau local des divers comités et associations de quartiers, de syndicats et autres entités associatives, constitue pour le pouvoir en place une manière détournée de gérer l'austérité au vu du manque de ressources qui commence à se faire ressentir. Un concept qui constitue la politique d'austérité de la Banque mondiale, déjà usité dans pas mal de pays ayant plongé dans la spirale de l'endettement comme le Brésil, mais aussi dans une municipalité de la banlieue parisienne. Aussi, la patronne du PT n'a-t-elle pas cité, dans ce sillage, le projet de réforme de l'Etat retiré par le président de la République pour les multiples dangers qu'il représente, comme destruction du pays, privatisations tout azimut et intercommunalité forcée. Et à Hanoune de s'interroger sur la dernière sortie du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales portant désistement de l'Etat à l'endroit des communes, invitées, de ce fait, à se débrouiller pour se procurer leurs sources de financement, en recourant, par exemple, à la location, voire à la vente de leurs biens au prix réel. Ce qui voudra dire que la majorité des administrés ne pourra pas bénéficier des bienfaits de ces structures et autres services (crèches, salles des fêtes, entretien des écoles primaires, collecte des ordures ménagères,...). La secrétaire générale du PT parlera dans ce sens, du gel de pas moins de 5 000 PCD (Plans communs de développement), déjà que les deux tiers des communes du pays sont déficitaires et ne sont pas aptes à payer leurs fonctionnaires estimés à 500 000 et qu'elles souffrent de disparités énormes. Autant de mesures relevant d'une option d'austérité brutale qui vont a contrario des promesses et des engagements du président de la République portant développement local. «Ce sont des décisions qui consacreront inévitablement le sous-développement et qui constituent un danger de plus pour les élus locaux, ainsi appelés à gérer la colère, la misère et les privations de leurs électeurs», dira Hanoune. Un état de fait que ledit projet de loi portant démocratie participative «légalisera de fait», ajoutera-t-elle. La secrétaire générale du PT s'interrogera à juste titre, et une fois de plus, sur la paternité de la décision politique dans le pays, au vu de ces attaques répétées contres les acquis sociaux et les espaces démocratiques chèrement engrangés. Et d'avertir qui de droit : «Attention, ne jouez pas avec le feu, au risque de voir le pays faire un saut dans l'inconnu.» Hanoune relèvera les contradictions entre les membres du gouvernement, citant le nouveau ministre des Finances qui exclut tout recours à l'endettement extérieur, au moment où des collègues à lui et d'autres responsables de l'Etat ne cessent de faire l'éloge de cette option consacrée, par ailleurs, dans la loi de finances complémentaire de l'année dernière et le tout nouveau code des investissements adopté au début de cette semaine au Conseil de la nation. Un recours qui constitue, aux yeux de la secrétaire générale du PT, une solution de facilité, puisqu'il aurait été loisible au gouvernement de recouvrer totalement les impôts impayés estimés à 100 milliards de dollars, à ajouter aux 75 milliards de dollars d'évasion fiscale et des 5 milliards de dollars prêtés au FMI. De quoi assurer au pays un budget consistant, trois années durant.