Les JO à Rio, ça se précise : le Village olympique de Rio devait officiellement ouvrir ses portes à la mi-journée d'hier, jour où le dispositif sécuritaire des Jeux a été mis en place. A moins de deux semaines de la cérémonie d'ouverture du 5 août dans le mythique stade Maracana, le lotissement construit ad hoc dans le pôle olympique de Barra da Tijuca, QG des JO à l'ouest de Rio, doit commencer à accueillir progressivement plus de 10 000 sportifs dès ce dimanche. Une partie de la délégation brésilienne devait ainsi y prendre ses quartiers dès le premier jour. Les représentants de neuf disciplines devaient s'installer dans leur bâtiment, tout au bout de la résidence. Le Brésil a eu le privilège, en tant qu'hôte, de choisir son immeuble et d'y loger seul. De nombreux pays ont déjà paré le leur de leurs couleurs, comme la France, qui partagera son bâtiment avec la Suisse et Israël. Ce sont au total 207 délégations, dont celle composée pour la première fois de réfugiés, qui viendront se loger dans les 31 immeubles entourés de verdure. Au total, près de 18 000 personnes doivent investir le Village, assistées au quotidien par quelque 13 000 employés et volontaires. Outre le réfectoire géant et un restaurant plus cosy, sans parler des 450 000 préservatifs gratuits, tous les services d'un vrai village seront disponibles, notamment du côté de la Zone internationale. C'est là que se tiendra la cérémonie d'accueil à chaque venue, présidée par la «maire du Village», l'ex-basketteuse brésilienne Janeth Arcain, une double médaillée olympique. Quadrillage sécuritaire Les chambres seront par ailleurs équipées de systèmes répulsifs anti-moustiques électroniques. La prévalence du virus Zika devrait, de toute façon, chuter drastiquement en août pour des raisons climatiques. Le Village a déjà connu un embryon de polémique. Son Centre inter-religieux prévoit une salle (deux pour l'islam) pour chacune des cinq principales religions : bouddhisme, christianisme, hindouisme, islam, judaïsme. Des porte-parole de rites afro-brésiliens (candomblé etc.) se sont émus de ne pas disposer de leur propre espace, et les organisateurs ont assuré que toutes les religions seraient les bienvenues dans ce Centre. Le Village sera en tout cas sous haute surveillance : l'arrestation jeudi d'une cellule d'une dizaine de personnes projetant un attentat pendant les Jeux cariocas, conjuguée à la série d'actes terroristes ces dernières semaines (Istanbul, Nice, Kaboul...), a fait ressurgir le spectre de Munich-1972, quand un commando palestinien avait pris en otage des Israéliens et en avaient tué onze. C'est hier que le dispositif de sécurité autour des Jeux se déploie à plein : 85 000 membres des forces de sécurité — 47 000 policiers et 38 000 militaires — seront mobilisés pour assurer la sécurité à Rio et dans les autres villes où se dérouleront des matchs de football (Manaus, Sao Paulo, Salvador, Belo Horizonte et Brasilia). A Rio même, ils seront plus de 50 000 militaires et policiers déployés pour protéger principalement les sites sportifs, les points touristiques et les axes de transports. «Nous avons fait réviser toutes les procédures», avait précisé jeudi le ministre de la Défense, Raul Jungmann, une semaine après l'attentat de Nice qui a fait 84 morts le 14 juillet et qui a poussé le gouvernement brésilien à «hausser d'un cran» son dispositif sécuritaire prévu pour les Jeux, avec notamment un renforcement des contrôles et filtrages.