Le RCD se dirige tout droit vers la participation aux élections législatives du printemps prochain, rompant ainsi d'avec le mot d'ordre du boycott adopté par moments par le parti et dont on fera vraisemblablement le deuil définitivement. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et pour cause, au niveau de la Direction nationale du parti, l'on a commencé depuis quelque temps à palper la base militante au sujet de cette lancinante question de participation ou pas aux prochains rendez-vous électoraux. Ceci non sans tenir compte des nouvelles donnes intervenues ces derniers temps sur la scène politique nationale dont la toute principale ayant trait au fait qu'il est loin le temps où le système en place avait le souci d'une large participation des partis. Désormais, en haut lieu, l'on est résolu à opter pour le système bicaméral avec deux grands partis, le FLN et le RND, se passant, ainsi, de l'obligation d'autrefois d'une double caution démocratique et islamiste et d'une représentation-alibi avec cette flopée de petits partis. Une donne que les dernières lois organiques adoptées par le Parlement matérialisent on ne peut plus amplement. Ce dont, au RCD, on est conscient avec le risque qu'une éventuelle autre option de boycott signerait la mort du parti ou tout au moins son éclipse de la scène politique pour longtemps. Autre conviction chez les cadres du RCD, il «ne sert à rien d'avoir raison tout seul» quand une position adoptée par le parti n'est pas portée par le plus grand nombre à même d'influer sur le cours des événements. L'expérience du boycott des dernières législatives, celles du 10 mai 2012 est là pour rajouter du grain à moudre pour la direction du RCD dans sa résolution à changer de cap. Ceci quand bien même elle a de tout temps été animée du souci de partager ses positions phares, comme la mise sur pied de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, avec le maximum de partenaires politiques ou encore un boycott collectif des prochaines élections législatives. Surtout avec l'option participationniste adoptée par le camp islamiste, MSP, Nahda et Islah dans l'attente que le parti des Avant-gardes des libertés ne fasse de même alors que pour le FFS, la reconduction du mot d'ordre de participation est quasi acquis, convaincus que l'on est au niveau de la direction du plus vieux parti de l'opposition d'avoir mis du mouvement dans le statu quo en ayant pris part tactiquement aux législatives de mai 2012. Aussi, étant une «exception et pas la règle», le boycott, pour qu'il atteigne ses objectifs, doit être porté par le plus grand nombre, et il suffit d'un membre de l'opposition, surtout quand il s'agit d'un gros bras, pour que tout tombe à l'eau. Ce qui ne semble pas être le cas présentement avec des partis déjà sur la ligne de départ. Autant, donc, de données et certainement d'autres comme le souci de ne pas barrer la route de la promotion politique aux jeunes masses militantes qui ne cessent de rejoindre les rangs du parti, qui dictent, on ne peut plus clairement, au RCD l'impératif de prendre part aux prochaines élections législatives. Certes, l'option devra faire l'objet d'une résolution du conseil national en temps opportun, mais d'ores et déjà, les concertations sont menées à la base et une commission restreinte a été tout récemment mise sur pied au sein du secrétariat national du parti pour passer au crible la loi portant code électoral et celle instituant une haute instance indépendante de surveillance des élections. Manière de pouvoir avoir les possibilités de participation qu'offre notamment la première loi avec ses nouvelles dispositions en matière de conditions de participation, et se préparer en conséquence selon les potentialités organiques du parti. Au RCD, on ne semble pas trop focaliser sur la mise à ramasser lors de ces prochaines élections législatives tant est que le souci majeur est de rompre d'avec un mot d'ordre qui a démontré son inefficacité, du moins dans les contextes qui ont été les siens.