Avec la participation quasi-certaine des «poids-lourds» de l'opposition aux élections législatives du printemps prochain, l'on s'interroge, désormais, sur ces partis qui feront l'impasse sur ce rendez-vous électoral alors qu'il fut un temps où ce mot d'ordre taclait la participation et parfois prenait même le dessus. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Autres temps, autres mœurs. Elle est loin l'époque où le boycott était une option de choix adoptée par nombre de partis à telle enseigne qu'elle collait telle une seconde nature à certains acteurs politiques qui y recourent presque systématiquement. En effet, avec la participation quasi-certaine du FFS, du RCD, du parti des Avant-gardes des libertés et du PT pour le camp démocratique, du MSP, d'El-Islah, de Nahda, du Mouvement de construction nationale et du Front du changement pour la mouvance verte, il ne restera pas grand monde à tourner le dos aux prochaines élections législatives. Certes, ces partis potentiellement partants n'ont pas encore officiellement tranché la question, par ailleurs, du ressort exclusif qui de son Conseil national, qui de son comité central et qui de son Conseil consultatif national, mais les dernières sorties de leurs leaders ne laissent aucun doute quant à leur présence à ces élections législatives du printemps 2017. Si la question de la participation ne s'est posée que rarement pour les partis du camp islamiste dont l'option participationniste et entriste relève du stratégique pour le courant, elle s'est toujours révélée une problématique pour nombre d'acteurs de la mouvance opposée, celle démocratique. Par le passé, faut-il le ressasser, pas une élection, nationale ou locale, ne s'est déroulée sans l'absence d'un ou de plusieurs partis. C'est ainsi que le RCD et le FFS, notamment, ont été les boycotteurs devant l'Eternel, se relayant sur le mot d'ordre quand il leur arrive, rarement, cela dit, de l'adopter dans la communion comme ce fut le cas lors de l'élection présidentielle d'avril 1999 ou à l'occasion des élections législatives du 29 mai 2002 intervenues au cœur du Printemps noir de Kabylie. Mais les temps semblent changer chez ces partis, notamment chez le doyen des partis de l'opposition, qui a tout l'air d'avoir définitivement tourné la page du boycott qui faisait presque son «identité» au sein de larges pans de la société. Le RCD semble adopter la même attitude participationniste, lui qui a alterné ce mot d'ordre et le boycott au gré des conjonctures. Pour le parti des Avant-gardes des libertés, il s'agira pour son principal promoteur, l'ancien chef de gouvernement et ex-patron du FLN, de ne pas courir le risque de «disparaître aussitôt né» avec le nouveau code électoral qui, par ses dispositions contraignantes en matière de conditions de participation, n'encourage nullement le boycott d'un rendez-vous électoral. Il sera également question pour Ali Benflis de «prouver» ce que l'on prête comme poids électoral à son parti, rallié par grand nombre de cadres et militants, notamment du FLN et à un degré moindre du RND, acquis comme par nature à l'option participationniste. Qui émargera, alors, cette fois, sur le registre des absents, à l'occasion des prochaines élections législatives ? Pas grand monde, même si Jil Jadid s'affiche, d'ores et déjà, comme premier et peut-être unique boycotteur de ce scrutin quoiqu'il ne soit pas exclu qu'il soit rejoint par son compère au sein de l'ICSO, le FJD de Abdallah Djaballah, qui a repris son ton d'extrême opposition après l'illusion de mai 2012 quand il a cru rafler la grande mise avant de se faire ramasser à la petite cuillère comme, d'ailleurs, ses pairs de la mouvance verte. La fameuse alliance de l'Algérie verte et le Front du changement continuent à en payer les frais avec de nouvelles scissions en leur sein.