Comme à l'accoutumée, la récolte de la pomme de terre a commencé depuis le début du mois de septembre à travers le bassin maraîcher de Mostaganem. Un début timide, empreint d'appréhensions et d'espoir pourvu que les cours ne chutent pas davantage pour les agriculteurs. Voilà que la nouvelle patate arrive à maturité à Mostaganem et exceptionnellement, et au grand dam des spéculateurs, il n'y a pas eu rupture dans la production de la pomme de terre d'arrière-saison. En sus des tubercules sous terre, ceux de la première saison, provenant des stocks ont inondé le marché durant la période de l'été. Proposée aux halles de Souk El Lil, la pomme de terre déstockée trouve aujourd'hui difficilement acquéreurs alors que celle provenant des chambres froides ne trouve pratiquement plus preneur, et à ce niveau, le producteur perd de l'argent. Contrairement à leurs habitudes rappelant les sinistres «crises» durant lesquelles Dame Patate s'érigeait en affaire d'Etat, les camions de gros tonnage, originaires de l'Algérois et de l'Est du pays, qui se précipitaient en ratissage dès le début du mois de mars, en quête de pomme de terre primeur dont Mostaganem s'est forgée une grande réputation quant à sa livraison précoce sur le marché. A la faveur du nouveau périmètre irrigué alimenté par le barrage de Oued Kramis, les maraîchers de cette dernière localité, jusque-là «spécialisés» dans la production de tomate, semblent manifester un certain intérêt pour la production de la pomme de terre. S'agissant des cours, malgré la «concurrence» de la pomme de terre déstockée dont l'écoulement a quasiment stoppé net, et même celle de la nouvelle saison dont l'arrachage vient d'être entamée, la «nouvelle» patate se vend à 20/25 dinars le kilogramme au niveau des champs. Un tarif dont les «patatiers» ne se plaignent certainement pas. Néanmoins, une frayeur reste de mise chez nos agriculteurs, dès lors que ce prix-là risquerait de dégringoler, une fois l'arrachage «massif» entamé. Mostaganem compte une quarantaine de gros producteurs de pomme de terre, elle occupe le troisième rang à l'échelle nationale avec une production de 2 millions de quintaux, en somme, une offre qui dépassera la demande.