Si l'année 2016 a été difficile, celle qui s'annonce sera encore plus dure. C'est la prédication émise le plus ici et là quant à la situation financière du pays après que des «extraits» parfois bien choisis du projet de la loi de finances 2017 eurent filtré, lorsque ce ne sont pas des membres du gouvernement qui font état, certes de façon parcimonieuse, de quelques-unes des dispositions émises par leurs départements respectifs pour le prochain exercice budgétaire. Partant, il est à s'attendre à des «coupes» drastiques dans bien des budgets, du moins tant que les perspectives financières demeurent au niveau où elles en sont aujourd'hui. Les moins optimistes s'attendent en fait à plus draconien comme mesures que ce que contenaient les deux dernières lois de finances, 2015 et 2016. Mais, comme attendu, s'il y a bien un secteur qui ne risque sans doute pas de supporter les effets de l'austérité ambiante, du moins pas autant que tous les autres, en raison des méfaits de l'amenuisement des capacités financières induites par la chute des cours du pétrole, c'est bien la Défense nationale. Ceci, en grande partie, en raison des bouleversements qui n'en finissent pas de secouer aussi bien la région que d'autres parties du monde. Des bouleversements ayant contraint l'ANP à des défis nouveaux sur le terrain, et qui commandent à l'armée, notamment, de suivre le mouvement technologique imposé pour demeurer au niveau qui est le sien et répondre ainsi à ces défis. Le renforcement des capacités de défense, comme le rapportait dans son éditorial en ouverture de l'édition du mois de septembre la revue El-Djeich, la publication mensuelle de l'ANP, est un impératif opérationnel de première importance. Et pour ce faire, comme le souligne le même El-Djeich, le Haut commandement de l'ANP veille à donner à ses forces armées des moyens et équipements modernes, au diapason des évolutions enregistrées dans ce domaine. Cela a, évidemment, un prix qui, par les temps qui courent, ne s'accommode que dans une moindre mesure avec la situation financière qui s'est imposée au pays. Les investissements consentis, entre autres ceux ayant requis le concours de partenaires étrangers, tels pour le montage de véhicules militaires ou encore des hélicoptères de transport de personnel et de matériel, n'ont pas été lancés pour être interrompus, surtout pas avec la conjoncture «sécuritaire» prévalant autant à nos portes qu'ailleurs. Des indices qui annoncent le maintien à son niveau du budget consacré à la Défense nationale, et en conséquence, quelques voix qui s'élèveront, aussi timidement que d'habitude, pour dénoncer «l'ANP budgétivore».