Après plusieurs années d'attente, l'e-paiement a été lancé hier matin lors d'une cérémonie réunissant les P-dg des grands facturiers publics et privés, des trois opérateurs de la téléphonie mobile ainsi que les responsables des ministères et institutions publiques concernés. Naouel Boukir – Alger (Le Soir) – Le lancement du e-paiement ou du paiement électronique rentre dans le cadre de «la modernisation du système bancaire», a déclaré Boualem Djebar, président de l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef). A ce propos, le ministre des Finances, Hadji Baba Ami a indiqué que ce processus de modernisation a commencé avec «la réduction du délai entre le virement et la réception à cinq jours maximum entre les différents organes bancaires». Depuis hier, l'e-paiement concerne concrètement 9 sites web marchands où il est désormais possible de régler ses factures ou l'achat de services depuis son ordinateur ou son smartphone, à travers sa carte interbancaire CIB. A savoir les grands facturiers publics comme Algérie Télécom et Seaal, les compagnies aériennes Air Algérie et Tassili Airlines, les trois opérateurs de la téléphonie mobile (Ooredoo, Djezzy et Mobilis) ainsi que les assureurs Cnas et Salama Assurance. Dans sa seconde phase, l'e-paiement s'étendra aux sites d'autres facturiers et offreurs de services comme Sonelgaz, AADL et les hôtels ... La DG de la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim), Newel Benkritly, a assuré que les normes de sécurité utilisées sur ces sites marchands pour l'e-paiement à travers la carte CIB sont les mêmes adoptées par Visa ou Master Card. Parallèlement, elle invite les consommateurs à visiter le site Bitakati.com pour comprendre davantage le principe du paiement électronique ainsi que ses conditionnalités d'utilisation. Le ministre délégué chargé de l'économie numérique et de la modernisation des systèmes financiers, Mouatassem Boudiaf, a précisé qu'une campagne de communication suivra ce lancement, une façon de démocratiser, selon lui, l'e-paiement. L'e-commerce en troisième phase «Une fois la loi l'encadrant sera promulguée, la troisième phase de ce programme de modernisation du secteur bancaire consacrera l'e-commerce», a annoncé le président de l'Abef. A ce moment là, l'e-paiement ne concernera pas seulement l'achat des services mais aussi des biens. C'est certainement cette troisième étape qui ouvrira les voies à l'économie numérique et dynamisera l'utilisation d'internet et des réseaux mobiles 3G et 4G. En effet, les défis à venir sont encore plus complexes à relever : collecte informationnelle des sites marchands, recrutement des ressources humaines, financement économique mais surtout «la bancarisation à travers de nouveaux instruments», a relevé le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal. Evidemment, la bancarisation des acteurs économiques, entreprises comme particuliers, est le pilier fondamental pour l'optimisation du succès du e-commerce et la dynamisation de l'e-économie. Incontestablement, la prochaine révolution sera numérique ou ne le sera pas.