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Amine Kais,
«Il fallait raconter l'histoire
Publié dans Le Soir d'Algérie le 01 - 11 - 2016

Dans cet entretien, Amine Kais, réalisateur, nous parle de son parcours qui l'a mené à se pencher sur la nécessité de passer à l'écran l'aventure des services secrets algériens et surtout les conditions de leur naissance.
Le Soir d'Algérie : amine kais, vous revenez après 7 ans d'absence. Quel a été l'objet de cette absence ?
Amine Kais : Effectivement, 7 ans déjà, le temps passe et j'ai eu à réfléchir sur l'urgence des thèmes importants pour l'Algérie. D'abord, un sujet qui me tenait à cœur depuis 30 ans : l'Histoire de la famille révolutionnaire, incluant ma famille et d'autres, qui ont soutenu la Révolution algérienne, en offrant leurs enfants, leurs biens et leurs domiciles.
Les familles d'Oujda où tout à commencé. Il y a énormément d'amalgames auxquels j'apporte une explication claire et qui restera l'axe essentiel de la lutte de libération nationale. Le soutien indéfectible de cette communauté d'Algériens au Maroc, suivi du soutien inconditionnel du roi Mohammed V.
Ces Algériens ont toujours œuvré pour l'indépendance du Maghreb, du Maroc et de la Tunisie et, bien entendu, à l'édification d'un Maghreb uni. Suivra la naissance de la conférence de Tanger en 1958, où se réunirent les leaders de l'Etoile nord-africaine. Le GPRA aura organisé cette tentative importante qui dérangera l'Hexagone d'une manière considérable. Cette réunion ne trouvera pas d'écho favorable...Cette première immigration d'Algériens a résisté à la famine, la sécheresse dès la fin du XVIIIe siècle, puis à la guerre provoquée par l'invasion française et après l'emprisonnement de l'Emir Abdelkader en 1847.
Ces Algériens du Maroc, un siècle plus tard, accueilleront à leur tour d'autres Algériens venus de l'intérieur du pays, une communauté décimée des villages du Sud-Ouest algérien. Dès 1954, plus de 500 000 réfugiés fuiront l'horreur de la guerre. Des représentants algériens du Croissant-Rouge organiseront un accueil des plus chaleureux à cette population durant toute cette période. Le Maghreb, dans les années 1950, était en constante ébullition de mouvements indépendantistes et réagissait en même temps vis-à-vis de la colonisation. La population de Casablanca réagissait à l'assassinat de Hadi Chaker à Tunis, de Jacques Lemaigre Dubreuil au Maroc et en Algérie et à Paris à l'assassinat bien plus tard de l'avocat Aoudia. Ces événements ont fondé la solidarité du peuple maghrébin, relié par les aspects religieux, puis de promiscuité frontalière et familiale importantes tant à l'ouest qu'à l'est. Jusqu'au moment où la nécessité de «libérer» les trois pays limitrophes devint urgente pour la France : isoler l'Algérie de ces trois pays frères et voisins : le Maroc, la Tunisie et la Libye.
En 1956, Oujda, ville frontalière, deviendra la base arrière de la lutte de Libération nationale, et ce, pour accueillir des étudiants d'Europe et d'Algérie. Ces mêmes étudiants deviendront par la suite l'organe le plus important de la naissance des services secrets algériens et le passage obligé de tous les chefs révolutionnaires. Ce sont donc des familles algériennes sur le territoire marocain, qui aideront à l'émancipation de la lutte de cette grande partie de l'Histoire. Le terrorisme colonialiste a été violent et terrible durant plus d'un siècle en Afrique. La Main rouge a été un organe-clef dans la déstabilisation des trois pays.
Les images que j'ai découvertes sont pénibles et ne furent pas assez montrées dans le cinéma africain et maghrébin. La mémoire collective est utile au sein de son enseignement dans les écoles et les universités pour clore le sujet et passer à d'autres sujets actuels. l'Histoire reste intemporelle, car les axes sont infinis...
Qui est amine kais ?
Je suis fils de feu Abdellah Benyekhlef et de Leïla Boutaleb, deux icônes de la Radio nationale algérienne. Mon père ayant disparu le 21 septembre 1981 à l'âge de 49 ans. Aujourd'hui j'ai le même âge que lui, j'ai survécu comme beaucoup de jeunes de mon âge ; il me fallait grandir et affronter son manque et le combler. Mon père reste pour moi un personnage sympathique, un père sensible et muni d'un talent de reporter inégalable et d'une élégance naturelle qui est propre à lui. Je n'en ai pas assez profité, mais le travail que j'ai réalisé est une grande partie de l'amour que j'ai pour lui. Il ne m'a jamais quitté.
Comment s'est passé votre travail ?
Je me suis retrouvé à élaborer trois réalisations distinctes : le montage image, le montage photo et la trame sonore ou la composition musicale au format cinéma. Il fallait donc avec des photos et très peu d'archives filmées raconter une histoire, réussir à l'a rendre intéressante pour les jeunes générations.
Qui était Si Lehbib Benyekhlef ou seddikioui ?
C'était mon grand-père, il avait les deux noms. Le premier, Benyekhlef, qui fut l'officiel de l'état civil, originaire de Sidi Benyekhlef à Mascara, né à Meghnia en 1909. Il émigre au Maroc où il grandira et deviendra un notable dans la région d'Oujda, professeur d'arabe, puis technicien en langue berbère et délégué du Croissant-Rouge algérien. Il sera aussi le fondateur de l'Ecole des cadres du FLN.
Si Lehbib était très lié à Hcène Omar Boukli qui était, lui, président du Croissant-Rouge algérien à Tanger. Il y avait une forte communauté d'Algériens à Oujda puis sur tout le reste du Maroc, qui, par la suite, s'impliqueront massivement dans la lutte de Libération nationale algérienne, puisque l'identité en a été la première résistance de toutes ces familles.
Le cercle de Sa Majesté le roi Mohammed V était entouré de plusieurs Algériens lettrés et influents comme Kaddour Benghabrit de Sidi Bel-Abbès, Aouzou Mameri de la Kabylie et Benyekhlef de Mascara, qui étaient tous en relation avec le roi directement pour les besoins du Royaume et qui seront nécessaires plus tard, c'est-à-dire à partir de 1956, pour d'autres raisons. Seddikioui est un nom de guerre que mon grand-père donnera à mes oncles qui étaient à l'intérieur des maquis de la zone VIII, certainement pour ne pas être localisés, car l'armée française était fortement installée aussi au Maroc. De ce fait, il protégeait ses enfants et notre famille de tout rapprochement entre eux par les noms. Il connaissait un falsificateur dans la région de Nador, qui servira plus tard à obtenir des «vrais-faux passeports marocains» pour les Algériens vivant dans la clandestinité. Il fallait avoir ces liens et ce lobby pour circuler dans le monde et au Maroc, et pour consolider la cause nationaliste. Ce fut le cas pour beaucoup de membres de la Révolution algérienne.
Amine kais, sur quoi avez-vous travaillé exactement?
La naissance des services secrets algériens, le MALG, est pour moi la plus belle expérience de ma vie. J'ai pu obtenir leur confiance au bout de deux ans et demi. Je me suis rendu compte du sérieux à l'évidence du sujet une fois dans le travail. Je tiens à remercier tous ceux et celles qui m'ont fait confiance.
Combien de temps cela a-t-il demandé ?
4 années de travail assidu.
Comment définissez-vous l'identité de la famille révolutionnaire ?
Les origines, les actions de la famille et leurs choix. Tout le monde a besoin de savoir ce qu'il s'est passé il y a 60 ans, c'est à partir de là que les valeurs intrinsèques se valident. Les jeunes ont besoin de héros, ils ont besoin d'histoires vraies.
Pour ma part, je suis peut-être chanceux d'avoir pu remonter toute mon histoire, d'avoir autant de témoins encore en vie.
Le regard des hommes ne vous trompent jamais, quand vous annoncez qui vous êtes et pourquoi vous êtes là. Une chose est certaine, cela m'a fait grandir et j'ai compris une partie de l'Histoire du Maghreb et de l'Algérie. La famille révolutionnaire est un acquis et un héritage que nul ne peut changer.
Qu'avez-vous retenu de la guerre dans votre travail ?
La guerre d'Algérie fut terrible et sans recours pour beaucoup de monde, la misère, la faim et l'ignorance la plus totale.
Les images françaises le montrent bien, j'ai choisi de montrer autre chose qui a existé aussi. J'ai été porté par le romantisme et la réalité de la cruauté de la guerre. Dans l'histoire de France, le régime de Vichy, durant la Seconde Guerre mondiale n'a jamais été mis en cause dans sa totalité au sein de la population française, puisque beaucoup ont échappé au jugement de Nuremberg pour les politiques de l'époque, pour leur collaboration et leur adhésion effective et malheureuse au régime hitlérien. Les Maghrébins se sont aussi battus pour la cause française durant le début du XIXe siècle et durant la Seconde Guerre mondiale. La mosquée de Paris fondée par Si Kaddour Benghabrit en juillet 1926 sera l'essentiel repli dans l'hôpital de cette même mosquée de tous les Maghrébins blessés au combat. C'est dire combien nous avons payé un lourd tribut pour la France.
Comment le MALG a-t-il agi durant la lutte de libération ?
Le MALG a été un organe invisible, protégeant ainsi les politiques du GPRA et la protection de toute la Révolution.
Les cadres de la Révolution et la capitalisation de cette organisation ont pris en charge le dossier des négociations d'Evian, alors que la France ne s'y attendait pas.
C'est cette guerre que je montre dans mes interviews, qui est d'un niveau intellectuel supérieur. Pour pouvoir contrer la IVe et la Ve République et le Sedece (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage), il fallait beaucoup d'intelligence et de stratégie.
J'ai saisi la force de frappe des services secrets algériens durant cette période et l'ai mise en image pour notre histoire.
Parlez-vous du Colonel Lotfi dans vos documentaires ?
Le défunt et héros Colonel Lotfi, pour qui j'ai un grand respect, un visionnaire dont la maturité politique est inégalable : à l'âge de 25 ans, il est leader des 3/4 du territoire national, donc de la Wilaya V historique. Sa mort pour moi est dramatique, après la tenue du dernier CNRA en Libye 1960. Le Colonel Lotfi a rédigé un projet de société des plus importants, retraçant ainsi toutes les tructures économiques, politiques de l'Algérie, pour permettre au peuple algérien de profiter de ses richesses post-indépendance. Grand, beau, raffiné, élégant et entier, il mourra dans le fracas des armes avec son grand ami et compagnon, le commandant Farradj. Le Colonel Lotfi est une belle légende, encore vivante, comme tant d'autres comme Mustapha Ben Boulaïd, Mourad Didouche, Hassiba Ben Bouali.
Pour revenir à mon travail, j'ai réalisé un portrait avec de vrais témoignages sur le colonel Lotfi, ceux qui l'ont accompagné et ceux qui furent proches de lui. Je voulais arriver à une version plus sérieuse.
Pourquoi le film sur le colonel Lotfi n'a eu aucune audience internationale ? C'est la question que je me pose. Je le dis encore une fois : le cinéma peut devenir une 2e économie en Algérie et ne peut être dirigé par une administration figée, des conglomérats simplistes et ignorants. On a fait fuir Isabelle Adjani et plus tard Oliver Stone.
Que faut-il de plus, pour assainir l'arrogance et les erreurs de comportement au sein des décideurs du cinéma algérien misérable d'images ?
Le cinéma est une priorité pour un gouvernement qui défend son image à l'international. Comme nous le savons, l'audiovisuel est aussi un pouvoir universel et une arme culturelle et identitaire pour toutes les nations.
l'Algérie a droit, elle aussi, à une prise en charge dans ce secteur, encore invisible et inodore. J'espère que la politique du ministre de la Culture actuel sera l'objet de changements positifs et que les jeunes pourront en profiter, et que ce soit commercialisé non seulement en Algérie, mais dans le monde où les critères de sélection sont catégoriques sur la profondeur des thèmes, la technicité et l'originalité de l'œuvre.
«Dans l'art on ne triche pas.» Je suis le réalisateur et producteur qui a eu le moins de budget dans tous mes travaux, pour des raisons que j'ignore encore. J'ai donc focalisé sur un travail plus profond, celui que je viens de réaliser sur le MALG. Avec peu de moyens, j'ai réussi à le finir avec ténacité et volonté.
Vous considérez-vous comme historien ?
Non, investigateur oui, l'histoire nécessite d'abord un travail de plusieurs années et c'est une spécialité universitaire et un métier. Je n'ai été qu'un catalyseur pour refléter le travail du MALG, et seulement pour cette aventure, réalisée avec romantisme et conviction. Mon travail a consisté à agir en premier lieu par instinct, puis inévitablement à des regroupements officiels, puis des informations acquises et des lectures diverses, beaucoup de conversations avec les membres du MALG, une mémoire vive incroyable que tous possèdent.
Au bout du compte, j'en suis arrivé à deviner des actes, des mouvements, des événements et des silences que j'interprétais...
Le président de l'Association de l'ALN/ MALG et des membres solides m'ont transmis le culte du secret, de la confidentialité
et de l'analyse. J'ai compris que le renseignement est une nécessité à toutes les nations, c'est l'objet même de la protection de notre révolution. Le renseignement est un outil essentiel. La loyauté de certains membres du MALG vis-à-vis du défunt Abdelhafid Boussouf m'a stupéfait, je n'ai jamais vu autant d'égards et de respect vis-à-vis d'un homme. C'est dire combien l'ossature de cet organisation fut importante durant la lutte de libération, sachant d'emblée que nous n'avions pas de «pays», puisque colonisés et bafoués sur notre territoire national depuis 1832. Tout fonctionnait au sein du MALG avec un organe ministériel, des départements de renseignement, une présidence et en fin de compte un Etat mobile avec ces ambassadeurs, face au Maghreb et au monde.
Boussouf dirigeait l'organisation des services d'Agadir au Maroc, et ce, jusqu'au Moyen-Orient en passant par toute l'Europe occidentale, est et ouest. Tous ont entre 17 et 28 ans, c'est quand même extraordinaire et inimaginable à croire. Abdelhafid Boussouf, dès 1956, mit en place la plus importante organisation politico-militaire, ce que le MTLD, le PPA et le CRUA ne purent réaliser avec toutes les difficultés de l'époque. Cela confirmera plus tard que cette prise en charge, avec le regretté Ben M'hidi et Abdelhafid Boussouf, à partir de la Wilaya V, a été le l'élément déclencheur de la réussite d'une guerre psychologique et d'une action diplomatique aboutie. Je rends par la même occasion dans mes documentaires un vif hommage inconditionnel à JFK, qui fut un allié de notre cause alors qu'il était sénateur et à son fameux discours devant l'assemblée du Sénat américain le 2 juillet 1957 dans lequel il prendra position.
John Fitzgerald Kennedy s'opposa aux essais atomiques en Algérie en 1960, il eut le courage et la distinction de trancher la question algérienne face à la Ve République.
C'était un grand homme et son message vis-à-vis de l'Algérie fut une nécessité à la cause algérienne, et ce, grâce à des hommes comme M'hammed Yazid, Chanderly aux Etats-Unis, Ahmed Francis, Saâd Dahlab et Abdelhafid Boussouf. Un hommage également à Enrico Mattei, puis Salah Bouakouir qui payeront leur engagement de leur vie.
Il ne faut pas donc oublier les actes terroristes de cette période du Sedece et des IVe et Ve République.
Que pensez-vous de l'affaire Abane Ramdane ?
Je n'en ai pas parlé dans mes documentaires. Pour le défunt Abane Ramdane, c'est aux historiens d'expliquer la véhémence de l'environnement de l'époque, la pression, les urgences et la problématique hiérarchique au sein de l'état-major général.
Les relations entre certains chefs n'étaient pas bonnes et le ressort de tout à chacun reste un travail idéologique pour les historiens.
Est-ce qu'on remet tout en question pour cette partie de l'Histoire ? Non. La Wilaya V et d'autres ont produit des éléments de grande qualité, l'Histoire a été quelque peu dérivée et c'est dommage que ces débats intestinaux reviennent à la charge...
Qui sommes-nous pour juger l'Histoire ? Ibn Rochd disait : «L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l'équation.»
Que voulez-vous dire ?
Je veux dire qu'il faut passer à autre chose, le futur est plus important d'une part et la vérité n'est peut-être pas toujours bonne à dire pour des situations délicates, d'autre part. Avant d'entamer mon travail, je me suis posé une seule question : pourquoi avait-on confisqué les archives du MALG ? Alors à partir de ces éléments, j'avais le droit aux hypothèses et à beaucoup de réserves sur le contenu et le fonds documentaire. La vérité est nécessaire, si le peuple est prêt à l'accepter, sachant dès lors que d'autres problèmes comme le dossier des harkis n'est pas encore clos. Il reste beaucoup à dire sur ce sujet. C'est pour cela qu'il me fallait retrouver l'histoire de ma famille et si on arrive déjà à s'intéresser en se penchant en tant que citoyen sur «sa propre histoire», on avancera certainement vers une vérité individuelle citoyenne d'abord, puis commune par la suite. Le MALG a eu de la décence durant plusieurs années sur le renseignement des événements de l'Histoire et non par crainte, bien au contraire. Comme je l'ai dit plus haut, si on ne règle pas les problèmes au moment voulu pour toute collaboration avec l'ennemi, velléités et trahisons, c'est trop tard ou pas pour agir sur le devenir d'une nation.
L'intox, la manipulation et les procès hâtifs, les exactions extrajudiciaires de l'armée française ont décapité l'identité algérienne, et une grande partie du peuple est restée dans l'ignorance de ces faits. Le capitaine Léger, le général Jacquin, Belounis et le commando Georges ainsi que le 11e Choc restent pour moi le début d'une recherche sérieuse. C'est là où sont les véritables explications de l'Histoire cachée...
Doivent-ils rester dans l'anonymat, tous ces «harkis» ?
Non, on doit les localiser en Algérie, ça serait une insulte à tous les sacrifices pour ce pays. Je défends donc aujourd'hui l'acte révolutionnaire contre l'ignorance misérable et l'ingratitude morale. Mon travail est dédié d'abord à mes parents Leïla et Abdallah, puis à la famille Benyekhlef, en particulier Si Lehbib, mon grand-père.
Avez-vous travaillé seul sur ces projets ?
J'ai travaillé seul sur le fond. Je tiens à remercier le président de l'Association de l'ALN/MALG, Dahou Ould Kablia, ainsi que mes amis du MALG, sans oublier M. Cherouati Noureddine, M. Boutarfa Noureddine, la Sonatrach, Sonelgaz et Air Algérie, les directions de communication impliquées de ces mêmes structures et l'association Aida, en particulier Abdelouahab Rahim pour m'avoir soutenu au travail d'Histoire. Mon équipe technique, qui a cru en mon travail et à laquelle je dois beaucoup.
Quelles sont vos références cinématographiques ? Comment travaillez-vous vos sujets?
Mes références cinématographiques sont diverses. Ernest Lubitsch, Robert Bresson, Jean-Pierre Melville, Jacques Audiard, Sergio Leone, Stanley kubrick, Terrence Malick, Martin Scorsese, F. F. coppola, Paul-Thomas Anderson, Jaafar Panahi, Hany Abu Assad, Wong Kar Wai Jane Campion, Clint Eastwood et d'autres... Le cinéma est mon métier et ma passion. Observer les vicissitudes de l'Histoire mondiale tout autant qu'individuelle, avec curiosité et discernement, avec poésie et émerveillement, avec ironie et souvent un regard qui m'amuse, parfois avec colère.
Mes sujets, je les travaille en coup de foudre ; quand j'aime une histoire, je veux à tout prix la mettre en scène et l'offrir au public. Peu importe le temps que cela demandera, donc mes motivations ne sont pas un cinéma exotique et certainement pas les parades des festivals et encore moins le ridicule, qui ne tue plus aujourd'hui pour les œuvres algériennes que je vois sur Youtube et pas dans les salles internationales où la distribution est de grande rigueur. Le cinéma palestinien et iranien est fantastique. l'identité en images de ces pays a fait déjà le tour du monde depuis 15 années. Ce sont des films que l'on peut revoir toute une vie, c'est ça le cinéma. Mes sujets sont divers, j'aime la lecture qui me procure l'inspiration, et la presse liée aux évènements du monde. Boris Vian m'intéresse, ainsi que Scott Fitzgerald et Ibn Arabi.
Quel est votre référence du cinéma algérien ?
J'ai découvert Nehla, il y a quelques années et j'en ai été bouleversé, c'est un grand film algérien, dont la valeur est universelle. Beloufa mérite le détour pour les jeunes
générations, sans oublier Merzak Allouache pour qui j'ai un profond respect pour tout
ce qu'il fait.
Quel est votre ou vos acteur(s) préféré(s) dans le cinéma ?
Marlon Brando, un personnage unique pour ses choix, son parcours et son engagement total, Robert De niro, Meryl Streep et un jeune acteur algérien prometteur, Nabil Asli.
Vous considérez-vous comme un Boussouf Boy ?
En tant qu'artiste et par mon engagement, oui ; je dois aimer mes personnages avant de les raconter.
Ma relation avec le MALG a été des plus enrichissantes sur tous les plans. Je défends ce corps essentiel dans le passé et dans l'Algérie jeune d'aujourd'hui.
Avez-vous eu des conflits de générations au sein de l'Association MALG ?
Avec toute sincérité, aucun. Suspicion oblige, méfiance également, il m'a fallu faire mes preuves, comme cela ce serait passé avec n'importe quel service de sécurité et de vigilance dans le monde, les filmer et leur poser des questions en électron libre, je fus testé et jaugé, mais par ma nature spontanée, j'ai pu faire baisser les boucliers et leur ouvrir le cœur.
Pour les conflits d'âge ou de générations, aucun. Je tiens à souligner deux points essentiels. Le pemier : quand vous avez affaire à l'intelligence, le problème de l'âge ne se pose même pas.
Le second : c'est l'esprit de ces éléments du MALG qui m'a fortement impressionné, «ils sont restés jeunes» et j'ai donc filmé les «Marlon brando» de la Révolution algérienne. Ils étaient beaux et jeunes et le resteront dans mon œuvre documentaire à jamais...
Comment aimez-vous l'Algérie ?
Je ne sais plus, je l'aime quand même. J'ai appris à l'accepter avec ses défauts.
Elle est tenace, forte et dure, et passe son temps à se sacrifier.
Alors j'ai appris à lui donner de l'amour sans rien attendre d'elle.
Je pense que c'est ça le véritable amour... Maintenant, ma mère adoptive, l'Amérique, me demande de l'attention, je suis donc prêt à lui donner mon amour à elle aussi.
Des projets ambitieux ?
Un film d'espionnage dans le genre du plus grand cinéma des années 1970, le sujet est encore confidentiel. Ce sujet, le dernier, est d'une grande importance encore une fois pour l'Algérie et je rentabiliserai tout investissement privé et étatique.
Quand est-ce que nous pourrons voir les documentaires ?
Avant la fin de l'année 2016. Certainement au cours du mois de novembre et le 11 décembre, puis j'espère dans les salles de cinéma avec le soutien du ministère de la Culture, également sur les chaînes de la télévision nationale.
Une pensée personnelle ?
Réaliser un film, une fiction, un documentaire, c'est avoir la liberté d'agir et de raconter une autre vérité à l'image.
M. B.
Amine Kais, auteur, réalisateur et producteur de cinéma de :
1 ) Les Familles révolutionnaires.
2) Les Immortelles du SRL (Service de renseignement et liaisons).
3 ) Les Transmissions nationales DTN/A.
4 La Naissance des Services secrets DDR DVCR/B.
5) La Naissance des Services secrets DDR DVCR DLG/C.
6 ) L‘Histoire de L'armement.
7) Le Col. Lotfi et la Wilaya V.
8) L'Histoire de l'Aviation algérienne.


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