Le ministre de la Santé hausse une nouvelle fois le ton à l'égard des gestionnaires des établissements hospitaliers et invite ceux qui ne veulent pas s'adapter au changement de libérer les lieux. Boudiaf qui rappelle avoir mis les moyens et réglé l'ensemble des problèmes soulevés par ces derniers attend un retour de résultat au profit des malades. Il promet aussi de sévir contre les fabricants d'accélérateurs linéaires qui ne sont pas encore installés en Algérie. Ces derniers disposent d'un délai d'un mois pour se soumettre à la réglementation. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - «Je ne tolérerai plus jamais un mot déplacé envers un malade. Celui qui ne peut pas s'adapter au nouveau mode de gestion n'a qu'à rentrer chez lui», a lancé hier le ministre de la Santé. Abdelmalek Boudiaf s'adressait aux gestionnaires des établissements hospitaliers à qui il propose d'offrir des formations, notamment concernant l'accueil des malades. Le ministre de la Santé prévoit de se réunir avec l'ensemble des directeurs des établissements hospitaliers pour donner ses orientations. La première réunion, a-t-il annoncé hier en marge d'une cérémonie de sortie de la première promotion en radioprotection, se tiendra les 10 et 11 novembre prochains avec les gestionnaires du centre. Boudiaf espère faire du système de santé algérien un système reconnu au niveau régional et international et refuse d'avoir sous sa tutelle un personnel qui ne veut pas s'adapter à la rigueur et à l'organisation. «Ne restez pas dans la mesquinerie» a encore lancé le ministre de la Santé à l'égard de ces responsables. Ce dernier a indiqué avoir mis les moyens et prêt à en mettre davantage si nécessaire, mais Boudiaf exige une contrepartie. «Je suis prêt à vous former, à vous donner plus de moyens en cas de besoin, j'ai réglé tous vos problèmes et aujourd'hui, j'attends beaucoup de vous car vous n'avez aucune excuse, et celui qui ne peut pas s'adapter n'a qu'à partir», a signifié le ministre de la Santé. Les menaces de Boudiaf ne s'arrêtent pas à l'égard des gestionnaires. Ce dernier a aussi haussé le ton à l'égard des fabricants et importateurs d'accélérateurs linéaires. Et c'est la compagnie suédoise Elekta qui est dans la ligne de mire du ministre à qui il accorde un délai d'un mois pour s'installer en Algérie. Autrement, Boudiaf promet de prendre des mesures. «Il n'est pas question de subir ce que nous avons subi pour le médicament avec la politique du bazar, je veux un centre de formation en Algérie et des pièces de rechange disponibles, et il n'est plus question qu'une machine tombe en panne et ne trouve pas de pièce de rechange chez nous», a souligné le premier responsable du secteur. Après ces mises au point, Boudiaf a présidé une cérémonie de remise de diplômes pour des compétents en radioprotection. Il s'agit d'une première sortie de promotion (16 candidats) dans cette nouvelle spécialité. Des physiciens médicaux et manipulateurs en image médicale exerçant au niveau des centres anti-cancer et des services de médecine nucléaire ainsi que des pharmaciens de la Pharmacie centrale des hôpitaux sont désormais qualifiés en radioprotection. Ces derniers vont devoir éviter aux patients et personnel médical, grâce à des appareils, les dangers des rayonnements d'origine naturelle et artificielle et rayonnement ionisant. Le département de la santé prévoit de se doter de 16 centres anti-cancer au total d'ici la fin de l'année, au plus tard au premier semestre 2017, avec l'ouverture des centres de Tlemcen, Sidi Bel Abbès, El Oued et Tizi-Ouzou.