L'unit� de raffinage de sucre roux vit sous le choc d'une nouvelle qui a paru dans les colonnes du confr�re Le Quotidien d'Oran, le 8 f�vrier dernier, et qui annon�ait "le retrait irr�vocable du groupe Bit Compagny, appel� commun�ment groupe Blanky, et ce, apr�s un protocole d'accord sign�, dit-on, entre l'Enasucre et ce dernier comme repreneur des trois unit�s de Guelma, Mostaganem et Sidi-Lakhdar, protocole d'accord qui devrait concr�tiser l'ouverture du capital de l'Enasucre. Depuis cette annonce qui �quivaut � l'avortement du projet, c'est le spectre du ch�mage qui plane sur les 1100 employ�s de l'Entreprise nationale et son �ventuelle fermeture si aucune solution n'est trouv�e d'ici d�but juillet prochain, date qui marquera la fin du contrat de processing (prestation de services). Pourtant, l'Enasucre et Blanky, selon des documents rendus publics, ont bien sign� un projet de partenariat avec ouverture du capital social tr�s all�chant pour l'Entreprise, une augmentation des capacit�s de production par de nouveaux investissements, le maintien des salaires et des effectifs actuels et surtout une �ventuelle prise en charge de la dette contract�e aupr�s de la BADR �valu�e � pr�s de 4 milliards de DA. Pour tous, aussi bien responsables qu'ouvriers, cette d�nonciation unilat�rale de la convention qui devait d�boucher sur un nouveau contrat qu'ils esp�raient voir entrer en vigueur d�s janvier 2005 sonnerait presque le glas pour l'Entreprise nationale mais particuli�rement pour l'unit� de Sidi-Lakhdar qui emploie 365 salari�s et pour qui, d�s juillet prochain, si un quelconque miracle ne venait pas � se produire, c'est la menace d'extinction de la pionni�re dans le raffinage du sucre en Alg�rie et qui poss�de un capital de savoir-faire consid�rable et loin d'�tre n�gligeable. C'est en substance ce qui a �t� dit lors du regroupement observ� mercredi dernier � 13 h au si�ge de l'usine. "Nous ne comprenons pas ce qui se passe... Qu'allons- nous devenir ? Quel destin a-t-on scell� pour nous ?" Ce sont l� quelques-unes des questions qu'on se pose ici. Le probl�me rev�t une gravit� plus accrue dans cette unit�. Selon ses responsables, c'est la plus vuln�rable des trois de par l'important boulet de la dette qu'elle tra�ne et qu'on justifie, selon les gestionnaires, par les successives d�valuations du dinar, les pertes de change, la mont�e des prix de la mati�re premi�re et une concurrence nationale avec la venue de nouveaux intervenants dans le raffinage du sucre sans, ajoute-t-on, oublier l'importation du sucre blanc, d�j� raffin� ailleurs. Que faire alors ? question lancinante que tout un chacun des concern�s se pose. Quelles solutions ? Quel red�ploiement ? Les hypoth�ses sont fragiles, selon les responsables. Entre "la plus optimiste par un d�lai de gr�ce avant la cessation d'activit�...", et la plus pessimiste par "une cessation d'activit� dans les semaines � venir. Entre ces deux hypoth�ses d'un sc�nario catastrophe, le chemin vers une solution acceptable sera sem� d'emb�ches car il faudra du temps, des d�lais et des d�marches pour lancer de nouvelles consultations en vue de trouver de nouveaux partenaires pour de nouveaux contrats et sauver l'entreprise et ses 1200 salari�s, ou "reprendre une activit� � son propre compte". Pas facile, pense-t-on. En attendant, � l'Enasucre, "la tourmente est sur tous les visages, cadres, dirigeants, ouvriers permanents et contractuels, il y va de la survie de plus de 350 familles. "Pour nous tous, c'est l'angoisse devant des lendemains incertains qui nous guette", nous dit un cadre de l'usine qui la vu na�tre et grandir.