Deux acquéreurs potentiels, le groupe Suc-Den et celui du français Jean Lion, se sont portés candidats à la reprise de l'unité de Guelma. La reprise du groupe d'entreprises publiques économiques de production du sucre (Enasucre) de Guelma pourrait intervenir dans les prochaines semaines. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) planche actuellement sur le dossier portant cession des filiales de Mostaganem, de Guelma, de Khemis Miliana et ainsi que de l'unité de conditionnement de Zfizef avec leurs 1200 travailleurs. Deux acquéreurs potentiels, le groupe Suc-Den et celui du français Jean Lion, se sont portés candidats à la reprise de l'unité de Guelma. « Effectivement, nous avons été informés que Suc-Den serait intéressé pour acquérir notre unité. Je ne peux en dire plus », a affirmé M. Halimi, président-directeur général de SORA SucreGuelma. Spécialisé dans l'agroalimentaire, avec un monopole total sur le marché mondial du sucre, le groupe Jean Lion, un trader, ne sera pas facile à évincer de la course. Le pas de charge que le CPE a appliqué ces dernières semaines quant à étudier le dossier et décider du sort de l'ensemble du groupe est révélateur. Il dénote que l'absence de réelles perspectives à l'Enasucre a été prise au sérieux. Cette absence est consolidée par la reprise très timide par un opérateur privé, en 2003 et 2004, des installations de déchargement à l'arrêt depuis 1990 au port de Annaba. Dans un certain sens, elle l'est aussi par la condition émise par l'entreprise portuaire de Annaba. Cette dernière estime que toute relance des activités de l'Enasucre sur le port doit impérativement être réalisée dans le cadre du processing ou la reprise totale de l'entreprise. « Nous ne comprenons pas pourquoi l'entreprise du sucre de Guelma, très proche de Annaba, soit approvisionnée à partir du port de Béjaïa. Déchargé sur ce port, le sucre roux est ensuite acheminé par voie ferrée. D'où le surcoût que cela sous-entend. Nous nous sommes inquiétés de la finalité du maintien des installations existantes à Annaba, car elles sont sous-exploitées. On nous a informés de l'éventualité de la reprise de l'entreprise du sucre de Guelma », a indiqué M. Salh, président-directeur général de l'Entreprise portuaire de Annaba (EPAN). Le PDG de SORA SucreGuelma abonde dans ce sens : « Le contrat Enasucre/Cevital arrive à terme. Sur les 200 000 t de sucre à raffiner en 2006 par les 3 filiales du groupe, le tiers est pris en charge par notre unité avec ses 300 travailleurs. La privatisation de notre unité fait l'objet de discussions au niveau du groupe et du CPE. A mon avis, le partenariat serait la formule la mieux adaptée pour redynamiser la filière. » Les besoins de consommation en Algérie sont estimés à plus de 1,2 million de tonnes/an pour une facture qui varie au gré des fluctuations du prix entre 400 et 500 millions de dollars. Bon an, mal an, le groupe Enasucre assure la transformation de quelque 220 000 t. La joint venture est assurée par des opérateurs privés qui importent également des produits finis et semi-finis. Si le prix de la tonne de sucre blanc se situe dans une fourchette entre 300 et 400 dollars, celui du sucre roux varie entre 200 et 250 dollars. Depuis l'entrée en 2005 de l'accord d'association signé entre notre pays et l'Union européenne, des quotas annuels d'importation sont définis dans le cadre de cet accord. Depuis l'entrée en vigueur de cet accord, 120 000 t ont été importées de l'UE sur un contingent de 150 000 t. Le même quota d'importation serait prévu pour 2007. D'où la bataille qui fait rage entre les animateurs de ce juteux marché où chacun tente de décrocher la plus grande part du quota destiné à l'Algérie. Annaba. De notre bureau