La société nationale du sucre procédera demain à l'ouverture des plis des soumissionnaires afin de sélectionner son futur fournisseur de matière première. En effet, après être arrivée à l'expiration du contrat avec son ancien fournisseur en l'occurrence la société Blanky Algérie, l'Enasucre a opté, cette fois-ci, pour l'appel d'offres qui lui procure, nous explique le directeur de l'unité d'Alger, un vaste choix dans la sélection de son futur partenaire. «C'est au plus offrant d'emporter le marché», explique notre interlocuteur. Ce nouveau fournisseur aura pour mission d'importer le sucre pour l'entreprise qui se chargera, par la suite, de le raffiner et de le mettre sur le marché. La transaction s'effectuera en conformité avec les recommandations du cahier des charges élaboré par ladite entreprise. Autrefois, l'Enasucre ciblait ses partenaires: cette fois-ci, elle procédera par la voie d'appel d'offres dans le choix de ses fournisseurs. «Il y a plus de transparence dans cette méthode», estime le DG. L'Enasucre est une entreprise publique économique qui a su gérer son modeste capital en dépit de tous les problèmes qu'elle a rencontrés. A commencer par le blocus qu'elle avait subi de la part de l'association des industriels du sucre Sugar Association, qui avaient refusé de lui fournir la matière première. Contrainte par cette mesure de sanction, Enasucre a fait appel à des partenaires dont Blanky pour lui procurer cette substance. Ce n'est pas tout, la crise économique qui a touché le pays s'est répercutée sur le fonctionnement des entreprises publiques notamment Enasucre. Actuellement, l'ouverture du marché au privé peut constituer un éventuel danger pour l'entreprise telle que l'ouverture de la nouvelle unité du groupe Cevital. «Il aurait mieux valu que cet homme d'affaires achète des actions chez nous au lieu d'ouvrir une raffinerie ailleurs surtout que nous possédons une très grande expérience dans le domaine», estime M.Ben Achir. Cela dit, notre orateur ne semble pas être dérangé par une concurrence «loyale». Interrogé sur l'éventualité d'une privatisation de la société qui, faut-t-il le mentionner, emploie actuellement 1 500 personnes, le DG n'écarte pas cette possibilité qui relève, cependant, des instances spécifiques. Enfin, il n'est pas inutile de rappeler que le Trésor public débourse 80 millions de dollars pour l'importation de près de 950.000 tonnes de sucre soit 70% des besoins de la population. Les 30% restants, sont assurés par Enasucre.