On est pourtant à plusieurs mois des prochaines élections législatives et c'est la période de la transhumance politique chez nous avec la reprise de ces fameux «va-et-vient» de «militants», migrant allègrement d'un parti à un autre dans un sport typiquement algérien. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Qui a cru que la transhumance était le propre du bétail ou des abeilles qui migrent périodiquement d'une place à une autre, au gré des conditions climatiques ? Car, chez nous, c'est la discipline préférée de beaucoup d'esprits en mal de stabilité politique, migrant d'un parti à un autre au gré de la météo électorale. Une sorte de «mercato» politique durant lequel les places se monnayent chèrement. En effet, il ne se passe pas un jour sans que l'on prenne connaissance du retrait d'un tel militant ou carrément de groupes de militants, d'un parti pour aller monnayer leurs places dans un autre parti. C'est le cas du TAJ, le parti que dirige l'ex-ministre et actuel sénateur du tiers présidentiel, Ammar Ghoul avec, notamment, le départ d'un député élu sur les listes du MSP avant qu'il ne rejoigne le nouveau-né d'alors en compagnie d'autres élus du MPA que préside l'ex-ministre Amara Benyounès, du PT de Louisa Hanoune et du dernier-né de la scène politique nationale, le parti des Avant-gardes des libertés que pilote l'ex-chef de gouvernement, Ali Benflis et autres. Une transhumance qui fait fi de toute «logique» et autre «éthique», transcendant toutes les «frontières idéologiques» avec le summum du comble atteint quand des militants d'un parti ultralibéral ont rejoint, avec armes et bagages, un autre parti d'un tout autre bord idéologique. Et un de ces tristes exemples nous vient de Mascara où un député du MPA a rejoint, sans coup férir, en compagnie de certains de «ses» militants, le PT. Et ça ne s'arrête pas là puisque la nouvelle recrue a été «bombardée» président du bureau de wilaya de son nouveau parti, en remplacement de l'ancien qui crie au scandale ! Il faut dire que cet exemple passe pour «mineur» devant le cas d'un député élu le 10 mai 2012 sur la liste d'un parti microscopique avant de rejoindre aussitôt le parti majoritaire et se voir «élire» vice-président de l'Assemblée populaire nationale (APN). Ou encore celui de cette dizaine de députés élus sur les listes du FNA que préside Moussa Touati lors des mêmes dernières élections législatives et qui ont quitté leur parti le jour-même de l'investiture de la nouvelle assemblée ! Et aux côtés de cette transhumance, il y a également une autre facette de la scène politique nationale. Des partis qui n'ont d'existence que par l'agrément qui leur a été accordé, reprennent vie à l'approche de chaque échéance électorale. Ceci même s'il est vrai que, cette fois-ci, ils sont moins nombreux que par le passé, à se manifester, le plus souvent pour «caresser» dans le sens du poil, empruntant le lexique et la sémantique chez les partis de l'allégeance. Il est vrai que la «courbette» vaut bien le coup dans l'espoir d'un retour d'ascenseur. Mais la palme dans cette autre «gymnastique» typiquement de chez nous, revient à l'un de ces micro-partis qui, la veille de chaque rendez-vous électoral, comme c'est le cas encore cette fois-ci, reprend vie pour inviter, via des placards publicitaires dans la presse chèrement payés, les Algériens à rejoindre «massivement» son parti pour figurer sur ses listes électorales ! Sans commentaire !