Dans la soirée de jeudi dernier, le Festival national du raï placé sous le nom «Music Raï, pas touche !» a levé, au niveau de la salle de spectacles de la maison de la culture Kateb-Yacine de Sidi-Bel-Abbès, le rideau sur sa 9e édition, et ce, jusqu'au 5 novembre, en présence des autorités locales, du directeur régional de l'Onda et du public. Le wali a donné le coup d'envoi de cette édition, longuement ovationné par le public venu en masse écouter leurs chanteurs préférés. Pour commencer, c'est le groupe Raïna Raï qui a réveillé la nostalgie des Bélabessiens amoureux de ce genre de musique. Le groupe (Attar Lotfi, Tarik Chikhi, Kadda Zina, Hachemi Niguel Yamba, un Subafricain, Bouchentouf Kaddour, Mimoun Belkheir et Terkmani Abdallah) s'est réuni pour l'occasion et s'est produit sur scène pour enflammer le public avec des tubes de son répertoire, à savoir «Zina diri lataye», «Zabana», «Oued Chouly», «Tal tayla», «Salou âla nabina», que des jeunes enchaînaient en force. Cheïkh Naâm, un pur produit bélabessien, chanteur et parolier, a subjugué le public avec les paroles de ses deux chansons «Entiya sbabi», «Goutlek ki nakhtik». Au tour de Hakim Salhi, très envoûtant avec sa gestuelle, d'entonner ses anciens tubes à l'exemple de «Sahraoui, Sahraoui», etc. Quant à Mohamed Abassi, dont le nom artistique indique clairement l'origine, il fera revivre Marhoum Zargui «Andi mheyna» avant de marquer sa présence de son cru «Ma nabghich elli yaghbanha» qui fera chavirer le public. Il cédera la scène à Kader Japonais, qui mettra d'emblée une ambiance d'enfer avec son célèbre tube «Ma mia» et d'autres chansons. D'autres chanteurs se sont relayés lors de cette soirée. On évoquera Cheb Allam, Kader Sghir, Cheb Yassine et Abbès Marhoum. Pour la deuxième soirée, qui a eu lieu hier, ce fut Cheb Akil Sghir, Cheïkh Hattab, Mohamed Bousmaha, Cheïkh Mimoun, Cheb Abbès, Chikha Zohra et Soliste Chamil, qui auront en charge de maintenir en haleine le public. Enfin, pour clore cette édition devront se produire ce soir, Cheb Hanitet, Mohamed Lahbib, Omar Assou, Mahfoud, Maâchou, Kadiro El Khaldi, Chaba Faty, Kader El Abbassi et Bilal Seghir. Pour commenter le déroulement de la première soirée, l'on ne peut que saluer l'organisation, l'ambiance et la sécurité qui ont prévalu et un public avec du répondant aux artistes qui, malgré, dit-on, un cachet assez maigre pour leur production, au contraire des autres années «austérité oblige», ont fait preuve de talent. En ce qui concerne l'ensemble de cette édition dont le commissaire est Attar Lotfi, un membre du groupe Raïna Raï, celle-ci a rétréci comme une peau de chagrin, de six jours, elle est passée à trois jours, d'un stade comme salle de spectacles, elle s'est contentée d'une salle de la Maison de la culture et de l'été, elle est venue égayer les soirées d'automne, avec un horaire de clôture ne dépassant pas minuit, avec des frais d'organisation à hauteur d'un milliard 500 millions de centimes. Où sont les années fastes ? Pour clore, un constat pour un festival national, il est à 80 % local, disent d'aucuns, même s'il semble après la première soirée assez réussi.