Quand le Serbe Milovan Rajevac a débarqué à Alger, choisi par la FAF pour diriger les Verts jusqu'en mars 2019, tout le monde s'interrogeait dans quelle langue il s'exprimera devant ses interlocuteurs algériens, joueurs, fédéraux, membres de staff et médias. Mohamed Raouraoua qui louait les mérites du technicien serbe qui a emmené le Ghana en quart de finale du Mondial 2010 en Afrique du Sud coupera court à toutes les supputations en annonçant que Rajevac sera aidé dans sa mission par son compatriote Kristian Cvijevic, un entraîneur spécialisé dans la formation de jeunes, également chargé de traduire tout ce que dira Rajevac à ses joueurs, son entourage (staff technique, administratif et médical) et aux journalistes. Une double mission qui devait s'achever dès lors que la Fédération a cautionné le rejet par les joueurs du règne de Milovan Rajevac, prié dès le match du Cameroun terminé de rendre le tablier. En définitive, la FAF a dribblé tout son monde en annonçant que Kristian Cvijevic est maintenu sans préciser si le Suisso-Bosnien continuera à travailler au sein du staff que conduira le successeur de Rajevac, en l'occurrence le Belge Georges Leekens nommé le 26 octobre dernier. Un maintien qui avait alimenté les spéculations sur la possibilité de voir arriver un entraîneur slave à la barre technique de la sélection algérienne. Aussitôt désigné, Leekens n'a trouvé que Neghiz, Mansouri, Michael Bouly et Hassan Belhadji. Alors des questions sur l'avenir de Cvijevic demeuraient sans réponse. A-t-il connu le même sort que son compatriote ? Une source fédérale qui a requis l'anonymat nous assure que «Cvijevic n'est pas certes en Algérie mais n'est pas non plus mis à l'écart. Le président de la FAF lui a demandé de préparer un projet et il attend qu'il le lui présente». De quel projet s'agit-il ? A cette seconde interrogation, notre interlocuteur confie que «Raouraoua a confié à Cvijevic le dossier de la nouvelle académie de la FAF dont le lancement est attendu au début de l'année prochaine», précise-t-on de même source. En juin dernier, le BF de la FAF avait avancé la date d'octobre 2016, le mois dernier donc, pour le lancement de l'académie des U20 tandis celle des U17 devait l'être en 2017. Un effet d'annonce qui n'a pas été suivi d'effet pour des raisons que la FAF n'a pas élucidées. Elle qui avait annoncé en novembre 2015, à l'issue d'un bureau fédéral, que cette académie sera chapeautée par un technicien étranger. Il semble bien que ce retard est non seulement induit par l'absence d'un centre promis par le MJS pour l'hébergement des académiciens le temps que les travaux entrepris au niveau du CTN/FAF de Sidi Moussa, mais aussi par la «dérobade» de Cvijevic qui, selon notre source, n'a plus donné signe de vie depuis le mois dernier. Cvijevic perçoit-il un salaire pour un travail qu'il n'a pas accompli ? Notre source fédérale assène : «Sur cette question, je peux être affirmatif. Raouraoua est quelqu'un qui sait compter ses sous. Même s'il dispose d'un contrat en bonne et due forme, Cvijevic n'a aucune chance d'être payé pour un travail qu'il n'a pas accompli.» Notre interlocuteur tire même une conclusion de la situation contractuelle du Suisso-Serbe : «Je pense bien que ce monsieur (Cvijevic, ndlr) n'a pas les compétences pour ramener un tel projet et je suis sûr qu'il ne va plus remettre les pieds en Algérie». Wait and see.