Le ministre du Commerce a réussi hier à mettre autour de la même table exportateurs algériens et le gouverneur général de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Au cours de cette rencontre au siège du département du commerce, les exportateurs algériens, issus de divers domaines (pharmaceutique, agroalimentaire, boissons et jus, électroménager), ont exposé leurs doléances liées aux contraintes induites par une réglementation des changes jugée contraignante et qu'ils ont appelé à revoir. Ce que semble avoir reçu favorablement le gouverneur de la Banque d'Algérie qui a promis d'alléger les délais de rapatriement des devises à l'export, une des nombreuses revendications des exportateurs qui se plaignent des délais courts (180 jours actuellement). «Je n'ai aucun problème à alléger les délais (de rapatriement des devises, Ndlr) et je le ferai», a ainsi promis Mohamed Loukal, un connaisseur du domaine de l'export, lui qui a eu à diriger la Banque extérieure d'Algérie (BEA). Il a également promis d'introduire progressivement la notion de paiement au comptant et la notion de paiement à crédit ; une instruction de la BA sortira incessamment dans ce sens, souligne Loukal. Il prend l'engagement de «tout faire» pour desserrer l'étau des contraintes sur l'acte d'export en agissant d'abord sur les contraintes opérationnelles qui relèvent des prérogatives de son institution. «Nous ferons tout ce qui relève de la BA et ce, de nature à permettre l'allègement des contraintes à l'export, une première circulaire sortira prochainement relative au traitement du délai de rapatriement (des devises) et qui consacre l'exportation au comptant et l'exportation à crédit avec, comme corollaire, une assurance crédit à l'export qui va sécuriser l'exportateur et lui permettre de gérer son fonds de roulement», a indiqué Loukal. Ce dernier rassure les opérateurs algériens versés dans l'export que la monnaie nationale s'est stabilisée face aux autres monnaies notamment l'euro et le dollar, sachant que nombre d'exportateurs se plaignent des pertes qu'ils subissent du fait de la dépréciation du dinar. «L'euro est aujourd'hui à 119 alors qu'il était à 124 le 17 août dernier ; le dollar qui subit une pulsion forte sur les marchés internationaux est contenu dans cette proportion entre 109 et 111 dinars», a expliqué le gouverneur de la BA. Les exportateurs algériens ont, lors de leur prise de parole, soulevé des contraintes liées aux délais jugés courts pour le rapatriement des devises, mais aussi des problèmes inhérents à l'impossibilité de réaliser des transferts de devises pour prendre en charge les frais inhérents au travail de leurs coopérants algériens, ou encore l'interdiction qui leur est faite de faire des opérations marketing à l'étranger pour promouvoir leurs propres produits. Les opérateurs qui exportent des produits électroménagers (Bomar Company, Condor) ont exposé au gouverneur de la BA la «non-possibilité» de réaliser des opérations de service après-vente (SAV) du fait de l'interdiction de réaliser des transferts d'argent vers l'étranger.