Les incidents survenus lors de la rencontre MOB-MCO et durant le derby CRB- MCA où un jeune supporter a été grièvement blessé, démontre dans quel état d'esprit se pratique le football algérien confronté à la montée des faits de violence portant atteinte à la crédibilité non seulement au jeu à onze mais au prestige du pays. Durant ma longue carrière dans l'arbitrage, élément essentiel à la tenue d'une partie de football, je n'ai jamais assisté à de telles scènes de violence. Surtout pas en début de championnat comme c'est le cas lors de cet exercice 2016-2017 marqué par de très graves incidents. De tout temps la violence ne fait son apparition qu'à l'entame de la phase retour uniquement, le plus souvent en fin de saison où les matchs sont à enjeux que ce soit la relégation ou l'accession. Force est de constater que tout ce qui se passe actuellement dans nos stades n'est pas le fait du hasard. Pris en otage par de pseudo-supporters et des dirigeants véreux, notre football obéit au diktat de personnes nuisibles rarement, sinon jamais, inquiétées par qui de droit. Faut-il rappeler que nos stades étaient des lieux de spectacle et de détente ? Aujourd'hui, nous constatons avec impuissance que nos stades sont devenus des lieux où règnent anarchie et insécurité. C'est pour ces raisons que certaines rencontres se déroulent dans les stades à moitié vides. Devant la situation actuelle et l'ampleur de la violence, la question à poser est de savoir comment va-t-on gérer la phase retour où les enjeux seront autrement plus considérables. Le risque de dépassement qu'on ne pourra maîtriser sera tel si personne parmi les décideurs n'assume ses responsabilités. En s'attaquant aux vraies causes. Surtout que la sanction du huis clos a démontré ses limites. Notre conscience est interpellée. Alors faut-il qu'il ait (à nouveau) mort d'homme pour réagir ? Aujourd'hui la FAF et la LFP se doivent de mettre en place un programme d'actions en collaboration avec les autorités locales afin de répondre à la réalité du terrain avec une stratégie coordonnée, planifiée et étudiée. Sauver notre football, qui est le bien de notre jeunesse, est du devoir de tout un chacun. Il faut simplement s'impliquer et défendre les vraies valeurs du sport-roi et de la société. A. B. *(Ancien arbitre international et président de l'association Ouled El-Houma)