Les réformes du baccalauréat n'auront pas lieu cette année. La ministre de l'Education nationale qui a annoncé officiellement en novembre dernier le début des réformes pour le bac 2016-2017 avec la réduction des jours d'examen et du volume horaire des matières revient sur cette décision. La grogne des lycéens a fait reculer Benghabrit qui a annoncé le retour vers l'ancien format des épreuves. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le calendrier des examens du baccalauréat a été affiché depuis le début du mois de novembre sur le site du ministère de l'Education nationale. Initialement la date du bac était fixée du 11 au 14 juin prochain à raison de trois matières par jour pour les candidats des filières scientifique, technique et mathématiques. Pour condenser les neuf matières sur lesquelles vont composer les élèves sur quatre jours, le volume horaire des épreuves a été réduit. Le consensus, disait la ministre de l'Education depuis l'annonce de la refonte du bac, a été établi sur la réduction des jours d'examen à trois jours au lieu de cinq jours. Il restait à trouver la formule pour dispatcher les matières sur trois jours. Une commission, regroupant les cadres du ministère, les syndicats autonomes et les associations des parents d'élèves, a été installée et qui, au bout d'une année de travail, a rendu ses résultats en juillet dernier. A l'époque, les membres de la commission qui ont émis plusieurs propositions se sont mis d'accord sur un bac en trois jours avec l'introduction de la fiche de synthèse pour permettre aux candidats de composer seulement avec les matières essentielles. Un avis que le gouvernement n'a pas pris en considération. Puisqu'il a opté pour une formule en quatre jours en gardant toutes les matières avec l'augmentation du coefficient des matières essentielles. «Nous avons essayé de faire une réforme pour un objectif pédagogique mais cet objectif est devenu un objectif financier, ils ont gardé toutes les matières pour gagner une journée de charges financières pour l'Etat ; si c'était pour un objectif pédagogique on aurait opté pour trois jours d'examen avec la revalorisation des coefficients des matières essentielles et l'introduction de la fiche de synthèse», a déclaré Meziane Meriane coordonnateur du Snapest. Le CLA de son côté estime aussi que c'est «la pire proposition pour réformer». Cependant, si les syndicats se sont limités à critiquer cette formule, les élèves des classes de terminale, eux, ont commencé à contester avec des mouvements de grève dans plusieurs wilayas. Ils refusent de composer avec trois matières par jour et pendant le mois de Ramadhan. Khaled Ahmed, président de l'Association des parents d'élèves qui applaudit le retour vers les cinq jours d'examen, estime qu'une telle charge pour les élèves pendant le Ramadhan est «insupportable». Chose faite, jeudi, Benghabrit qui a écouté, lors d'un déplacement, les préoccupations des candidats au bac, a annoncé la réduction des matières d'examen à deux par jour. La refonte du bac n'aura pas lieu donc cette année et les épreuves se dérouleront en cinq jours comme auparavant. Idir Achour, porte-parole du CLA estime que la décision de revenir à l'ancienne formule a été tranchée par le gouvernement bien avant ce jeudi avec le début des mouvements de protestations des lycéens. Benghabrit n'a donc fait que l'annonce de ce qui a été décidé déjà depuis plusieurs jours pour éviter que les mouvements de protestations ne se généralisent.