Rachid Halet, membre de l'instance présidentielle du FFS, n'a pas attendu le verdict de la commission de médiation et de règlement des conflits du parti, qui traitait son cas, hier mardi, en son absence, pour le qualifier d'«irrecevable», de «nul et sans portée politique ou juridique aucune», réitérant que «je suis et reste membre de l'instance présidentielle du FFS jusqu'au terme du mandat qui nous a été confié à titre collectif par le cinquième congrès du parti». Celui que l'on considère au sein du doyen des partis de l'opposition comme étant l'un des «derniers Mohicans», pour être l'un des «derniers proches parmi les plus proches ou encore la «tête «pensante» du FFS, est sorti de sa réserve pour dénoncer ce qu'il considère être un «putsch exécuté par trois membres de l'instance présidentielle». Dans une déclaration rendue publique, hier mardi, Halet déclare tout de go être «membre de l'instance présidentielle du FFS, une instance élue au cinquième congrès du parti en mai 2013 sur une liste unique et fermée de cinq membres sur laquelle les congressistes ont voté et non sur des noms. Des membres qui sont, ajoute-t-il, dans l'exercice de la présidence collégiale, collectivement et individuellement inamovibles et ne sont responsables que devant le sixième congrès du FFS à venir. Leur appartenance à l'instance leur confère l'immunité en matière politique». Ceci avant qu'il n'aille au fond du problème, accusant nommément trois de ses collègues de l'instance présidentielle, Chérifi Mohand Amokrane, Ali Laskri et Aziz Balloul d'être «responsables du putsch contre sa personne qui se préparait contre lui depuis plusieurs mois». «Un trio qui bénéficie du soutien clanique et intéressé du coordinateur du comité d'éthique, Karim Balloul, cousin de Aziz Balloul ainsi que d'une conseillère de l'instance présidentielle, Salima Ghezali, journaliste rémunérée à Libre Algérie, journal du parti qui a joué un rôle très actif dans le clan responsable du putsch» et qui, tient-il à préciser, «n'a jamais été militante du parti». Tout ce beau monde a, pour exécuter cette «machination», écrit Halet, «saisi illégalement la commission de médiation et de règlement des conflits qui a siégé en commission de discipline», exerçant, par ailleurs, des «pressions intolérables, contraires à l'éthique et honteuses sur certains membres de la commission» qui selon lui, «n'a ni le pouvoir, ni les compétences statutaires de se saisir d'un dossier disciplinaire concernant un membre de l'instance présidentielle, et à plus forte raison de statuer sur ce dossier». Pour le député de Tizi-Ouzou, les accusations retenues contre lui sont «mensongères et sans aucune consistance», des reproches «relevant du débat politique au sein du conseil national et du parti en général, si ce n'est de l'opinion publique». Ceci avant de situer les «enjeux et les objectifs véritables poursuivis par les auteurs et les acteurs du putsch». Soit, affirme-t-il, «le contrôle des échéances électorales à venir, nationales et locales, pour récompenser leurs clientèles, assurer leur hégémonie sur le prochain congrès du FFS et monnayer leur soutien à l'occasion de la succession du chef de l'Etat en 2019». Tout ceci en vue d'un «reprofilage du parti en vue d'un rapprochement probable avec certains segments du pouvoir». Halet en voudra comme preuves les missions «symptomatiques et révélatrices» du sénateur Moussa Tamadartaza et du député Rachid Chabati. Car pour lui, «personne n'a la naïveté de croire que ces cadres aient pu agir sans avoir recueilli l'accord au moins de certains parmi les putschistes. Sinon comment comprendre qu'un sénateur du FFS puisse jouer le facteur de A. Bouteflika auprès de Hollande. Comment comprendre qu'on puisse se rendre impunément au siège de l'Otan dans une mission officielle du Parlement, vu la position critique et constante du FFS à l'égard de l'Otan». Appel à la base militante Dans sa déclaration, Halet met l'accent sur «l'importance vitale d'une résistance au putsch pour l'avenir immédiat et plus lointain du parti», estimant que «résister au putsch aujourd'hui c'est réunir les conditions d'un renouveau et d'un renforcement du FFS sur la scène politique et dans la société». Manière d'avertir que «la crise ouverte par le putsch de l'instance parallèle qui gère actuellement le parti (Mohand Amokrane Chrérifi, Ali Laskri, Aziz Balloul, Karim Balloul, Salima Ghezali et Chafaâ Bouaiche...), sera destructrice et durable si les instances du parti ne réagissent pas». Et de considérer que la «neutralisation et le départ de cette clique constituent l'alternative nécessaire et salvatrice pour le parti et peut-être pour le mouvement démocratique en Algérie, le consensus national et l'Etat de droit». Ce qui ne saurait se matérialiser sans l'implication des militantes et des militants qu'il appelle à «refuser le putsch, à lutter pour le respect et l'application impartiale des statuts du parti, à enraciner une pratique politique libre et effective au sein des structures et des instances du parti».