Le conseil national du FFS se réunit, ce vendredi, en session extraordinaire pour opérer une «restructuration» du secrétariat national à l'effet d'en faire un «staff de campagne électorale» en prévision des prochaines élections législatives auxquelles la même instance a donné son quitus la semaine dernière. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Ceci pour la version avancée par l'instance présidentielle du doyen des partis de l'opposition, samedi dernier, lors de la conférence de presse explicative de l'option participative du parti, soit vulgariser et donner un «coup de rein» au projet de reconstruction du consensus national. Mais en vérité, il s'agira pour la direction du FFS «d'épurer» l'instance exécutive du parti des éléments restés fidèles au membre du présidium récemment radié, ou qui auraient fait montre de «compassion» à l'égard du Dr Rachid Halet. Tout ceci sous couvert de l'argument de «dégraisser» ledit secrétariat que l'on découvre soudainement «pléthorique». Et de ces secrétaires nationaux qui paieront à ne point douter les frais de cette «purge», quatre de Béjaïa dont Karim Natouri et le sénateur Mohamed Betatache, accusés d'avoir «convoqué» les délégués fédéraux pour leur demander de voter pour le candidat Yahia Boukellal. Ce dernier est accusé par la fédération de Béjaïa, comme il est loisible de le lire dans un rapport du chef du groupe parlementaire à l'instance présidentielle du parti, de «n'avoir pas effectué les passations de consignes ». A l'ancien fédéral, il est également reproché une «mauvaise gestion financière» que trois rapports de la même fédération n'ont pas été jusqu'à faire réagir l'actuel premier secrétaire national. Il y a également le secrétaire national à la jeunesse, Belkacem Melikèche, de Bouira qui risque de payer pour avoir partagé sur sa page Facebook une vidéo du «député ennemi du parti, Khaled Tazaghart», comme l'écrit Chaffaa Bouaiche dans son fameux rapport daté du 24 octobre 2016. Deux autres secrétaires nationaux, également députés, Belkacem Bénameur (Boumerdès) et Noureddine Berkaine (Tizi-Ouzou) courent le risque de se retrouver éjectés du secrétariat national pour avoir pris part, le 21 septembre dernier, à la cérémonie de remise du prix Emir Abdelkader par la zaouia el Alaouiya à Lakhdar Brahimi. De même que le secrétaire national à l'organisation, un ex-cadre du cabinet du wali de la wilaya d'Oum el Bouaghi à la retraite, auquel le chef du groupe parlementaire du parti reproche de lui avoir manqué de respect et d'avoir sollicité et obtenu auprès du premier secrétaire national et à son insu, le déplacement d'un député à Oum-el-Bouaghi pour intercéder auprès du wali local en vue de surseoir à la démolition d'une construction illicite. Guéguerre Bouchafa-Bouaiche Dans son rapport également, Bouaiche n'a point ménagé le premier secrétaire national du parti, l'accusant notamment de «ne l'avoir jamais associé à une activité du parti» encore moins d'avoir sollicité son avis comme lors de l'envoi de parlementaires dans des missions dans des wilayas et d'avoir mis sous le coude bien des rapports et ainsi fermé l'œil sur des dépassements. Un réquisitoire auquel Abdelmalek Bouchafa ne tardera pas à répliquer. En effet, le premier secrétaire national a exprimé, dans un courrier daté du 6 novembre dernier adressé à l'instance présidentielle, sa «surprise que le chef du groupe parlementaire ait «autorisé» le député Rachid Chabati à faire partie d'une délégation parlementaire au siège de l'Otan sous prétexte de s'informer sur le rôle de l'Otan, son implantation dans le monde et ses relations avec l'Algérie. Et d'accuser Bouaiche d'avoir envoyé un rapport «truffé d'allégations mensongères mettant gravement en cause le premier secrétaire et sa gestion des affaires du parti». Un cas d'indiscipline avérée devant lequel Bouchafa affirme ne pouvoir être que révolté face à ces agissements inacceptables d'un chef de groupe parlementaire et cadre dirigeant du parti». Et de contredire Bouaiche en rappelant que «la doctrine politique et militaire de l'Otan est en totale contradiction avec la philosophie et les principes fondateurs de notre parti», rappelant que «la position de notre éternel président M. Hocine Aït Ahmed à cet égard est connue de tous». Aussi, le premier secrétaire national du FFS soutient avoir autorisé la participation des secrétaires nationaux Benameur Belkacem et Berkaine Nourdine, à Mostaganem sur invitation de la fondation Djennat el Arif de la confrérie alaouite et que même Aziz Baloul, membre de l'instance présidentielle, était au courant de cette activité. Concernant l‘envoi de Belkacem Benameur, secrétaire national et député, à Oum el Bouaghi, Bouchafa affirme que c'était une «action de solidarité avec un membre du secrétariat national lésé dans ses droits pour avoir été victime d'un harcèlement de la part du maire de Aïn Fekroun», soutenant que «Benameur n'a à aucun moment rencontré le wali d'Oum El Bouaghi comme le prétend Bouaiche». Le cas Tamardataza Sur un autre plan, et si le chef du groupe parlementaire prend effet et cause pour le député et fédéral de Béjaïa, Rachid Chabati, auquel il a, selon lui, donné son «avis favorable» pour se déplacer en mission parlementaire au siège de l'Otan, il enfonce, par contre, le sénateur Moussa Tamardataza. A ce dernier, Bouaiche reproche d'avoir porté «atteinte à notre parti» en s'étant rendu en cachette et sans avoir informé personne de son voyage à paris dans le cadre d'une mission parlementaire présidée par le président du Conseil de la Nation. Ce qui signifie que le sort du sénateur de Tizi-Ouzou est désormais scellé ; lui qui a vu ses activités organiques gelées dans l'attente de sa comparution devant la commission de médiation et de règlement des conflits.