Le Conseil �conomique et social arabe (CES), r�uni jeudi au niveau minist�riel, en pr�lude au sommet de la ligue arabe les mardi et mercredi prochains, a adopt� les propositions des experts �conomiques. Ceci alors que les d�l�gu�s permanents aupr�s de la ligue arabe ont, de leur cot�, ent�rin� six propositions alg�riennes se rapportant � l'am�lioration de l'action arabe commune. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir)- Ainsi, l'offensive alg�rienne visant � secouer un tant soit peu le cocotier arabe capitalise un premier succ�s. Les six propositions alg�riennes qui ont recueilli l'aval des d�l�gu�s permanents aupr�s de la Ligue seront soumises aux dirigeants arabes pour approbation. La plus pr�pond�rante d'entre ces propositions reste incontestablement l'amendement de la charte de la Ligue dans certaines de ses dispositions, principalement le volet d�finissant la modalit� de la prise de d�cisions. L'Alg�rie, rappelons-le, propose qu'il soit revu le principe de l'unanimit� qui, jusque-l�, a handicap� lourdement la Ligue. Si l'effort alg�rien re�oit, lors de ce 17e Sommet de la Ligue, la b�n�diction du reste des Etats arabes, un nouveau m�canisme de vote s'instituera d�sormais au sein de l'organisation. En la mati�re, l'Alg�rie sugg�re que le vote suive la r�gle de la majorit� d'abord, ensuite la majorit� qualifi�e des deux tiers, � d�faut d'unanimit�, s'agissant des questions politiques majeures. Quant aux questions relevant de la proc�dure habituelle, le vote � la majorit� simple pr�sidera. Il restera, cependant, pour la Ligue arabe � distinguer entre la question politique majeure et la proc�dure. Cette question, a inform� le d�l�gu� permanent alg�rien aupr�s de l'organisation, Abdelkader Hadjar, sera examin�e apr�s le Sommet. Les ministres des Affaires �trang�res vont se charger de l'�laboration des listes des questions de fond et de proc�dures. La seconde importante proposition alg�rienne a trait � la constitution d'un comit� de suivi et de surveillance des d�cisions prises par la Ligue. Ce comit�, propose l'Alg�rie, se constituera des trois pays pr�sidant les Sommets arabes actuel, pass� et prochain. Une tro�ka, donc, similaire � celle europ�enne. Si elle est adopt�e, cette proposition int�grera le texte amend� de la charte de la Ligue. Par ailleurs, il sera question de la cr�ation d'un Parlement arabe, compos� de quatre parlementaires de chaque pays membre de la Ligue. Cette institution sera d'abord transitoire. Elle devra d�boucher, � moyen terme, sur la constitution d'une assembl�e permanente. La participation de la soci�t� civile dans les r�unions des ministres arabes de l'Economie ainsi qu'une strat�gie de la femme arabe — d�finition des droits et devoirs — compl�tent les propositions alg�riennes. Il sera �galement question, lors de ce Sommet arabe, du lancement d'un satellite arabe d'observation de la Terre. Divergence, acte premier La r�union des d�l�gu�s permanents aupr�s de la Ligue arabe n'a pas �t� que convergence de points de vue. La divergence s'est invit�e, lorsque la Jordanie a propos� une reformulation de l'initiative de paix arabe adopt�e lors du Sommet arabe de Beyrouth en 2002. Ceci m�me si Amr Moussa relativise cette divergence, expliquant qu'en fait �il n'existe aucune nouvelle initiative mais un projet de r�solution propos� par la Jordanie qui souhaite reformuler l'initiative de paix arabe�. Plus explicite, M. Moussa a pr�cis� que �la Jordanie souhaite une r�solution simplifi�e et non d�taill�e comme c'est la cas dans l'initiative de paix�. Sinon, une autre proposition jordanienne portant, elle, sur l'�valuation p�riodique annuelle, lors des Sommets de la Ligue, des r�formes engag�es dans chaque pays membre, a �t� adopt�e par consensus. Au menu de ce Sommet, les questions irakienne et libano-syrienne pourraient elles �galement donner lieu � des divergences en mati�re d'approche et, de l�, de r�solutions. Tant ces questions ont, en arri�re-fond, des reliquats de conflits arabo-arabes. Le Sommet d'Alger de la ligue arabe devra, par ailleurs, examiner la question de la r�forme du Conseil de s�curit� de l'ONU. Au Caire, rappelons-le, une d�cision a �t� prise quant � soutenir le choix de deux pays africains comme membres d�finitifs. A Alger, certains pays sont revenus sur cette d�cision et pr�f�rent, comme substitut, l'�lection de deux repr�sentants africains pour une p�riode de quatre ann�es. L'Alg�rie pourrait pr�senter sa candidature, le moment venu. Pour l'heure, il est estim� pr�matur� de se lancer dans la campagne. Les fonds arabes d�pos�s � l'�tranger seront-ils rapatri�s ? La coop�ration �conomique a �t� au centre des �changes entres les ministres arabes de l'Economie. Le Conseil a �mis une s�rie de recommandations allant dans le sens du renforcement de la coop�ration. Mais il est rest� sur l'expression d'une n�cessit� de rapatrier les fonds arabes d�pos�s � l'�tranger et les investir dans des projets de d�veloppement. Ces fonds sont �valu�s � 1200 milliards de dollars. La coop�ration �conomique interarabe demeure, par ailleurs, tr�s maigre. Le volume des �changes ext�rieurs n'est que de 9%. Selon le ministre alg�rien du Commerce, M. Boukrouh, la faiblesse de ce taux est induite par les barri�res non tarifaires et par l'absence du respect des certificats d'origine pour les marchandises �chang�es. Rappelons qu'il a �t� institu� une zone arabe de libre-�change. C'�tait en 1998. Dix-neuf pays y ont adh�r�, � l'exception de la Somalie, Djibouti et les �les Comores. Depuis le 1er janvier 2005, les tarifs douaniers appliqu�s aux �changes interarabes sont supprim�s.