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DROITS DE L'HOMME
Ali Yahia Abdennour �crit � Kofi Annan
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 03 - 2005

Monsieur le Secr�taire g�n�ral, bienvenue en Alg�rie, pays de 32 millions de sujets, sans compter les sujets de m�contentement. Le droit du peuple alg�rien � disposer de lui-m�me, pour lequel il a combattu avec acharnement sept ans et demi durant, est devenu le droit de l'Etat � disposer de son peuple.
Le probl�me fondamental consiste � r�tablir la souverainet� du peuple alg�rien, en lui permettant de choisir, par des �lections libres, ses repr�sentants au niveau de toutes les institutions �lues de l'Etat et � doter l'Alg�rien du statut de citoyen � part enti�re. La fraude �lectorale, bien int�gr�e dans les mœurs politiques du pays, est au rendez-vous de toutes les �lections. Le plus grave n'est pas d'avoir des sujets, mais de les appeler citoyens. Un peuple de sujets est pr�t � devenir un peuple de citoyens : le pouvoir au peuple, le peuple au pouvoir
Le peuple alg�rien ne vivra dans la dignit� que quand il aura conquis ses droits humains. L'Alg�rie est devenue, comme durant la guerre de Lib�ration nationale, le lieu privil�gi� d'une trag�die humaine d'une grande ampleur, qui a engendr� des crimes contre l'humanit�. Les deux faits marquants de la fin du deuxi�me mill�naire sont l'indivisibilit� et surtout l'universalit� des droits de l'homme qui est la condition sine qua non du d�passement des particularismes nationaux et de la sp�cificit� culturelle et historique que le pouvoir politique �voque pour justifier son refus de toute ing�rence. On ne peut � la fois souscrire aux principes des Nations unies et m�me ratifier des conventions et pactes internationaux, et invoquer ensuite la non-ing�rence quand il y a manquement � ces principes en Alg�rie. L'�chec de la communaut� internationale � obtenir de l'Alg�rie de se conformer � ses obligations en mati�re de droit international est total. L'Etat alg�rien a refus� tout acc�s � l'Alg�rie aux rapporteurs sp�ciaux de l'ONU charg�s d'enqu�ter sur la torture et sur les ex�cutions extrajudiciaires. Il a ratifi� de nombreux pactes et conventions internationaux qui ont une autorit� sup�rieure � la loi, pour faire bonne figure d�mocratique, sans la volont� de leur attacher beaucoup d'importance quant � leur application, du fait que la pratique les m�conna�t ou les bafoue. Bien plus, les dispositions impos�es par ces trait�s n'ont pas �t� r�guli�rement int�gr�es � l'ordre juridique interne. La LADDH se demande s'il est permis de croire au progr�s par le droit international que les Etats ne respectent pas ou larguent au gr� des circonstances ? Lors des massacres collectifs, des enl�vements suivis de disparitions, de tortures, des assassinats et des ex�cutions extrajudiciaires, des arrestations arbitraires, dont a souffert le peuple alg�rien durant la d�cennie �coul�e, vous avez demand�, Monsieur, � la communaut� internationale "de garder les yeux riv�s sur les horreurs qui se commettent en Alg�rie". Le terrorisme est odieux, mais les moyens de riposte n'impliquent aucun renoncement aux r�gles d'un Etat de droit. Il ne faut pas confondre la r�sistance l�gitime contre l'occupation �trang�re avec le terrorisme. Que sont devenus les disparus ? Des morts sans s�pulture, des vivants sans existence ? Leurs familles, qui se battent depuis des ann�es pour savoir la v�rit� sur le sort qui leur est r�serv�, n'ont obtenu pour r�ponse que le silence d'abord, puis des d�clarations ambigu�s, et enfin des mensonges officiels.
L'impunit� est de r�gle en Alg�rie
Est-il concevable qu'apr�s des milliers de disparus qui rel�vent de la responsabilit� de l'Etat, personne ne soit traduit en justice ? Il faut envisager des poursuites judiciaires dans le cadre de la comp�tence universelle, qui permet au juge de conna�tre des crimes contre l'humanit� qui sont imprescriptibles, sans consid�ration ni du lieu de l'infraction ni de la nationalit� de l'auteur ou de la victime. Il y a d�rive autoritaire du pouvoir politique sur la question des droits de l'homme, depuis l'�tat d'urgence du 09.02.1992, chaque jour apporte une sinistre moisson d'outrages � la dignit� humaine. Le contr�le de la population se fait par la police politique, les services de s�curit�, les appareils id�ologiques de l'Etat, notamment sa presse, la t�l�vision unique, la radio unique. Toute personne qui s'exprime � contre-courant de la ligne politique d�finie par le pouvoir est mise en accusation et diabolis�e. Le harc�lement judiciaire concerne en premier lieu les militants des droits de l'homme et des partis politiques, les journalistes, les syndicalistes. Les tribunaux et cours de justice ne sont pas des lieux o� la justice est rendue, mais des instances politiques o� le pouvoir juge ses adversaires. La LADDH s'est �lev�e avec rigueur et vigueur contre les conditions scandaleuses des proc�s politiques qui aboutissent � une parodie de justice. Il y a violation de la loi, atteinte � l'autonomie de la justice et � l'ind�pendance des magistrats. Quand la prison devient un honneur, c'est que l'Etat se pervertit. Il n'y a pas de libert�s sans justice, ni de justice sans libert� qui est indivisible, et l� o� elle fait d�faut surgit la tyrannie. La libert� d'expression est un droit �l�mentaire de la vie sociale et culturelle, de la cr�ation scientifique et artistique. C'est d'elle que d�coulent les autres libert�s. C'est l'oppression qui a enfant� la libert� et la r�pression qui a enfant� les droits de l'homme. Il y a dans la soci�t� trop d'in�galit�s et d'injustices sociales. La distribution des revenus et des richesses est si in�gale qu'elle viole les normes minimales de justice. Trop riche pour une petite minorit�, trop pauvre pour la grande majorit�, l'Alg�rie est l'exemple d'une profonde injustice sociale. Les droits de l'homme se conjuguent avec la d�mocratie qui est cr�ation et contr�le du pouvoir, le r�gime politique de l'autorit� librement consentie et non impos�e, qui se r�alise par l'alternance, les contre-pouvoirs et la r�gulation par le droit et l'Etat de droit. Le pouvoir politique ne veut pas entrer dans la d�mocratie, mais cherche � s'en donner l'apparence. La d�finition juridique de la femme mari�e est celle de l'�ternelle mineure. La femme peut exercer une haute fonction dans tous les domaines d'activit�, mais pour se marier il lui faut l'autorisation d'un tuteur. La polygamie et la r�pudiation sont maintenues dans la r�vision du code de la famille. Monsieur le secr�taire g�n�ral des Nations unies, le ministre de l'Int�rieur a interdit � la LADDH d'organiser toute r�union ou manifestation publique, sans le lui signifier par �crit. Cette op�ration de d�stabilisation de la ligue, c'est un s�rieux danger pour les libert�s. Ne pas laisser le silence se refermer sur les violations des droits de l'homme, crier la v�rit�, est la mission de la LADDH. Contre les abus dont elle a �t� victime depuis sa cr�ation il y a 20 ans, les arrestations, les proc�s, les condamnations, les menaces, les intimidations de ses militants, elle n'a cess� de se battre. L'attitude du pouvoir reste rigide, d�cevante, n�gative. La ligne de d�marcation est celle qui s�pare les associations secr�t�es par le pouvoir ou encourag�es par lui, et les associations ind�pendantes. Les premi�res sont r�duites � des appareils, vivent en vase clos et se contentent de servir de courroies de transmission au pouvoir. Elles vivent de subventions que le gouvernement leur accorde. Toute vell�it� d'ind�pendance d'une association est r�prim�e. Faire barrage � toute tentative visant � la r�duire au silence est le combat de la LADDH, qui garde un r�le d'alerte et de critique. En votre qualit� de premier d�fenseur international des droits de l'homme, nous vous demandons de faire pression sur le gouvernement alg�rien afin qu'il respecte la D�claration universelle des d�fenseurs des droits de l'homme. Droits de l'homme et paix sont les deux aspects indissociables de la vie humaine. Toute tentative de sauver l'un aux d�pens de l'autre, assurer la paix aux d�pens de la justice, conduit � l'�chec des deux. Monsieur le secr�taire g�n�ral des Nations unies, les droits de l'homme n'ont pas seulement � �tre proclam�s ou garantis, il faut les vivre. L'exil pour ceux qui sont contraints de fuir leur pays pour sauvegarder leur libert� et souvent leur vie est une n�cessit�. L'asile politique rel�ve de la protection des droits de l'homme. Le moment est venu de vider la prison de Guantanamo de tous les d�tenus. Le droit � l'humanit� consiste � traiter toute personne humaine dans le respect de sa dignit�. Le renvoi en Alg�rie des prisonniers alg�riens d�tenus � Guantanamo serait un acte de justice. Veuillez agr�er, Monsieur le Secr�taire g�n�ral des Nations unies, l'expression de notre haute consid�ration.
Alger, le 19 mars 2005
Ma�tre Ali Yahia Abdennour


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