Appel�e � subir les imp�ratifs du d�mant�lement tarifaire progressif, d�coulant de l'entr�e en vigueur de l'accord d'association avec l'Union europ�enne, l'�conomie nationale risque de p�tir en outre des cons�quences de l'appr�ciation de l'euro. Ch�rif Bennaceur- Alger (Le Soir) - En effet, l'euro s'est appr�ci� par rapport au dollar en moyenne de 1,28 dollar pour un euro depuis le d�but de l'ann�e en cours. Enregistrant d�j� depuis 2003 une hausse de sa valeur de 10 � 40% en moyenne (de 1,10 dollar � 1,35 dollar), l'euro s'�tait fortement appr�ci� par rapport au dollar en 2004, de l'ordre de 15%. Une appr�ciation de la monnaie europ�enne qui s'explique tant par la tendance r�cessionniste de l'�conomie am�ricaine, avec un �norme d�ficit des comptes courants et du budget aux Etats-Unis et qui a d�pass� le chiffre record de 400 milliards de dollars, que par la hausse de la demande sur l'euro plus que sur le dollar au niveau des march�s boursiers. En fait, si le dollar a, entre 2001 et 2004, perdu 30% de sa valeur nominale, en revanche, l'euro, disponible sur les march�s mon�taires et financiers, est devenu plus cher, et donc, des marchandises europ�ennes augmentant mais plus ch�res. Une tendance � l'appr�ciation appel�e, ce faisant, � perdurer encore, au-del� des mesures r�actives des banques centrales en Europe et aux Etats-Unis (r�gulation des taux d'int�r�t par exemple). Toutefois, une appr�ciation de l'euro qui se r�percute directement sur l'�conomie alg�rienne puisque notre commerce ext�rieur est fortement d�pendant des fluctuations des taux de change. (Pr�cisions que la parit� officielle du dinar par rapport � l'euro et au dollar est, � l'heure actuelle, de l'ordre de 95 dinars pour un euro et de 71 dinars pour un dollar. Cela m�me si l'euro et le dollar sont cot�s, au march� parall�le, � 116 dinars et 88 dinars respectivement). Ainsi, le ministre des Finances, M. Abdelatif Benachenhou, n'avait-il pas r�cemment clam� que cette appr�ciation constitue un mini-s�isme pour l'�conomie alg�rienne. Cela, en estimant que les r�serves de change de notre pays ont perdu quelque 20% de leur pouvoir d'achat. De fait, les cons�quences de cette situation se traduisent directement par une hausse de l'ordre de 20 � 30% du co�t des importations alg�riennes en provenance de la zone euro (bl� et m�dicaments notamment). En effet, notre pays importe (en biens d'�quipements industriels et agricoles et biens alimentaires) pour environ 65% de son commerce ext�rieur de la zone euro. Or, l'Alg�rie exporte principalement des hydrocarbures libell�s en dollars et dont la valeur s'av�re donc moindre en raison du recul de la valeur du billet vert. A rappeler que les recettes d'exportations d'hydrocarbures ont �t� �valu�es en 2004 � plus de 31 milliards de dollars, soit environ 24 milliards d'euros. Certes, les biens import�s (mati�res premi�res, produits semi-finis et produits finis) seront progressivement soumis au calendrier de d�mant�lement tarifaire. Cependant, leur co�t augmentera avec le risque que l'inflation, quoique ma�tris�e ces derni�res ann�es, ne puisse s'accro�tre. D'autre part, la dette ext�rieure de l'Alg�rie risque d'augmenter en d�pit du remboursement par anticipation d'une partie de cette dette et des autres actions initi�es visant justement la r�duction de notre endettement. En effet, cette dette (principal et service notamment) pourrait s'accro�tre de 500 millions de dollars suppl�mentaires chaque ann�e, du fait que la dette en dollars repr�sente justement 40% de la structure de notre endettement et le service de la dette �tant libell� � 35% en euros. En somme, l'appr�ciation de l'euro induit pour notre pays et une valeur moindre de nos recettes d'exportations, un effet sur le niveau de ressources en devises, le rel�vement de la facture nationale des importations, le rench�rissement des prix sur le march� national et un co�t additionnel pour la prise en charge de notre endettement.