La menace d'une augmentation des prix, en cas de poursuite de la tendance, toucherait en particulier les médicaments et les véhicules. L'euro sur les marchés de change internationaux a dépassé les 1,30 par rapport au dollar américain. Si cette tendance d'appréciation de la monnaie unique sur le billet vert se poursuit, elle aura certainement un impact sur l'économie nationale. Elle risque de renchérir les importations. En effet, l'un des principaux fondamentaux à partir duquel se fixe la valeur du dinar sont bel et bien les fluctuations de la devise sur les marchés de change internationaux. Le dinar va ainsi connaître une dépréciation. Il a déjà faibli par rapport à la même période de l'année dernière : 91 dinars pour un euro contre 87. Cette chute de la valeur de la monnaie nationale risque de renchérir les importations. En effet, l'Algérie achète en euros et vend en dollars. Nos importations proviennent à plus de 50% de l'Union européenne. Les produits, qui risquent d'être touchés, sont en particulier les médicaments et les véhicules. Car ces produits sont achetés essentiellement en Europe. Des analystes prédisent une plus grande faiblesse du dollar. L'euro par rapport à la monnaie américaine pourrait atteindre 1,37 voire 1,40 dollar. À ce niveau, le renchérissement de nos importations deviendrait plus significatif. Ce sont les consommateurs qui seront pénalisés encore une fois. Le scénario de la dépréciation de la monnaie européenne au début des années 2000 risque de se reproduire, sans que les mécanismes de protection ne soient mis en place. Le marché de change à terme n'a pas encore vu le jour, en dépit de maintes interpellations des entrepreneurs et des experts. Ce mécanisme protège les opérateurs des fluctuations des taux de change. Toutefois, n'oublions pas qu'il existe des adoucisseurs à des retombées plus importantes sur les prix. Primo : les importations à partir de la zone dollar sont en train de progresser. Les achats à partir de la Chine augmentent. Secundo : la baisse des droits de douane va être de nouveau opérée sur une série de produits industriels à partir de septembre 2007, en application de l'accord d'association signé avec l'Union européenne. Quant à l'impact de la hausse de l'euro sur le volume de la dette, l'effet de valorisation va-t-il jouer ? L'appréciation de l'euro avait alourdi la dette de 1 milliard de dollars à la fin des années 90 et au début des années 2000. Aujourd'hui, l'Algérie n'est plus aussi vulnérable. Car le stock de la dette extérieure de l'Algérie n'est plus qu'aux alentours de 5 milliards de dollars. Ce qui minimise l'effet de valorisation. Faut-il rompre avec cette asymétrie dans la structure de notre commerce extérieur. Faut-il vendre nos hydrocarbures en euro ? C'est tout un débat. N. Ryad