Comme le reste des filières agricoles, l'oléiculture connaît des difficultés insurmontables. C'est pour tenter de trouver des solutions adéquates à une filière désarticulée, que se tient à Alger la première édition du Salon Med Mag Oliva 2017 consacré à l'oléiculture. Younès Djama - Alger (Le Soir) - En effet, à l'initiative de la Sarl Sam Global, s'ouvre au Palais des expositions (Pins Maritimes, Safex) du 22 au 25 février le Salon international de l'olive, huile d'olive process et dérivés de l'olivier». Pour sa première édition en Algérie, après les trois précédentes tenues à Tunis, ce Salon d'envergure se projette d'accompagner des professionnels du secteur réunis à l'occasion autour du thème «pour un développement économique et durable du secteur oléicole». Plusieurs pays participent à ce rendez-vous professionnel dont la Turquie, l'Italie, la Tunisie, l'Espagne. «Avec la chute vertigineuse des prix du pétrole et la nécessité vitale d'exploiter d'autres ressources et s'orienter vers d'autres secteurs, nous savons pertinemment que le salut viendra entre autres de cet arbre béni qu'est l'olivier», souligne le directeur du Salon, Samir Gani. Selon lui, l'Algérie exploite aujourd'hui seulement 18% de l'olivier laissant ainsi 82% de sous-produits de ce dernier s'évaporer dans la nature. En marge des activités de ce Salon, des journées scientifiques seront organisées avec des experts de renom. Les thématiques varient entre l'application des techniques de culture in vitro pour la production de plants de qualité, les variétés d'olivier à diffusion très restreinte dans l'est algérien : un potentiel génétique inexploité, une richesse en voie de disparition. Les organisateurs du Salon ont énuméré un chapelet de contraintes qui freinent l'essor de la filière en Algérie en dépit du potentiel qui existe. Méthodes de cueillette archaïque, non-respect du repos naturel des oliviers, absence d'organisation des professionnels, ont été entres autres les facteurs cités. Pour mieux accompagner cette filière, l'Union européenne a accompagné sur plusieurs projets l'Algérie à travers des programmes de jumelage entre autres sur l'olive sigoise. «La filière oléicole algérienne dispose d'atouts importants et bénéficie depuis quelques années d'un programme de soutien à l'investissement. Toutefois, les acteurs doivent se lancer dans un vaste programme de restructuration afin de se mettre à niveau face aux exigences du marché mondial», recommandaient en 2013 Melkhir Boudi, Fouad Chehat et Foued Cheriet des chercheurs du Cread. Ces dernières années, les prix au litre ont tendance à augmenter, selon ces experts, mais les conditions de stockage des olives aboutissent à des produits acides répondant au goût «culturel» des consommateurs algériens, mais les excluant de fait des standards internationaux et des préférences des consommateurs étrangers, notamment européens. C'est d'ailleurs là où réside la problématique de l'exportation de l'huile d'olive.