Par Malika Boussouf [email protected] Il est des jours comme ça où l'on aime à penser que l'enthousiasme et la joie de vivre que cultivent avec entêtement certaines personnes finiront, à n'en pas douter, par contaminer les autres. Ceux qui ont tendance à broyer du noir en toute circonstance. Les ronchons éternels, abonnés à la mauvaise humeur qui se réveillent de mauvais poil et se couchent plus sombres encore qu'ils ne l'étaient en ouvrant les yeux. Je voudrais, aujourd'hui, parler un peu, histoire de les remercier pour leur fidélité, des lecteurs qui alimentent, en permanence, cet espace. Il y en a qui abondent dans votre sens et vous racontent ce qui se passe en dehors de la capitale, là où ils évoluent, au quotidien. Le sentiment d'abandon que l'on ressent à les lire est tel que l'on finit par se demander à quel moment on a cessé de regarder au-delà de ce qui nous entoure immédiatement. Le principe du billet est de réagir de façon anecdotique à une situation. Quand un courrier vous reproche de ne pas en dire assez sur les régions enclavées, vous convenez que l'idéal serait d'être partout à la fois et de pouvoir approcher de beaucoup plus près une réalité qui vous échappe ! Mais, alors, comment faire avec ces autres qui épiloguent sur d'éventuelles potentialités à flirter avec le néant, à côtoyer le chaos ou à danser sur les bords du gouffre ? Ceux qui vous accusent d'aider le désamour à prendre le relais en laissant entendre que la tragédie n'est pas loin et vous reprochent de leur gâcher la vie en les incitant à réfléchir à l'envers ! Le confort dans lequel se complaît une frange de la société est tel que le discours qui encense la résistance au changement et brandit les épouvantails habituels comme le terrorisme et autres complots contre la stabilité algérienne serait-il de loin ce que l'on préfère partager ? Entre ceux auxquels les automatismes font prendre conscience d'un mal être constant et les opposants à la moindre mutation, l'écart à combler devient réellement conséquent. Prendre les choses avec prudence est toujours fortement conseillé par ceux qui ont survécu aux tempêtes et naufrages dont l'énumération demanderait plus de souffle.