Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a reçu, hier dimanche, au Palais du Gouvernement, le secrétaire général du Front de libération nationale, Djamel Ould-Abbès, en sa qualité de «représentant du président de la République chargé des consultations avec les partis politiques autour du prochain gouvernement». Ce long tête-à-tête Sellal-Ould Abbès clôture la série des consultations qu'a menées le Premier ministre. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - A en croire une source sûre, Sellal a fait un tour d'horizon avec le chef du parti vainqueur des élections législatives du 4 mai dernier, notamment les résultats des consultations menées depuis quelques jours avec tous les partis sollicités pour intégrer le nouveau gouvernement. Un gouvernement qui sera constitué de cinq partis politiques, nous confie notre source. Il s'agit, outre du Front de libération nationale et du Rassemblement national démocratique, du Mouvement populaire algérien de Amara Benyounès, du parti TAJ de Amar Ghoul et du revenant, l'invité surprise en quelque sorte, le Mouvement de la société pour la paix de Abderezzak Mokri. Si aucun nom n'a filtré pour le moment, s'agissant des ministres partants et de ceux qui seront nommés dans le futur gouvernement, il est néanmoins entendu à ce que chaque parti aura un quota qui correspondrait à son résultat aux législatives du 4 mai. Cela donnera lieu, donc, à un gouvernement dominé par le FLN et, à un degré moindre, par le RND de Ahmed Ouyahia. Quant au MSP, le TAJ et le MPA, ils auront, nous apprend encore notre source, une présence symbolique dans le nouvel exécutif. Deux conditions ont été posées aux partis reçus par Sellal et qu'ils ont acceptées. La première est leur appui et soutien au programme du président de la République. Si cela va de soi, pour, respectivement le FLN, le RND, le TAJ et le MPA, quatre partis qui ont d'ailleurs mené la campagne électorale du candidat Abdelaziz Bouteflika aux dernières présidentielles du 17 avril 2014, la chose risque de faire exploser le parti islamiste, le MSP. Jusqu'à il y a à peine dix jours, ce parti était dans une posture d'opposant «frontal» au pouvoir. Il se proclamait même comme le leader de l'opposition ! Mieux, avant de quitter la coalition de l'opposition dénommée l'Isco (Instance de suivi et de coordination de l'opposition) il était parmi les plus virulents opposants au quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika ! Difficile pour la direction du MSP d'expliquer ce retournement spectaculaire. D'abord pour sa base, mais, surtout, pour l'opinion publique. Mais il est vrai que la politique de l'«entrisme» initiée par Mahfoud Nahnah a fini par faire perdre à ce parti toute crédibilité, y compris au sein de sa propre famille idéologique. Concernant la deuxième condition imposée par Bouteflika, et que nous annoncions dans l'une de nos précédentes éditions, il s'agit du veto présidentiel à l'entrée au gouvernement, des chefs des partis sollicités. A moins que ces derniers, comme c'est le cas de Amar Ghoul et de Amara Benyounès, optent pour un autre scénario, celui de la démission de la direction de leurs partis respectifs, nous apprend-on. Quoi qu'il en soit, le prochain gouvernement que conduira Abdelmalek Sellal scellera le sort de l'expérience des gouvernements technocrates qui se sont succédé depuis septembre 2013. On reviendra à la configuration des anciens exécutifs de coalition inaugurée par Liamine Zeroual depuis 1997 et poursuivie par Abdelaziz Bouteflika de 1999 jusqu'à la sortie du MSP en 2012.