Il le dit lui-même. Fawzi Rebaïne n'ira pas déposer de recours auprès du Conseil constitutionnel pour réclamer les sièges des législatives du 4 mai à l'issue desquelles son parti a été crédité de deux sièges. Son prétexte est que le Conseil que préside Mourad Medelci est dénué de légitimité et n'est qu'un appendice de la présidence de la République. Younès Djama - Alger (Le Soir) - «Le président de la République n'assume pas son rôle constitutionnel, le pays est géré par procuration et le Conseil ne bouge pas», a déclaré Ali Fawzi Rebaïne, lors d'un point de presse au siège du parti consacré à la situation générale du pays. Et d'ajouter sur le même sujet : «Nous n'allons pas déposer de recours pour la simple raison que nous savons d'avance que les prérogatives du Conseil constitutionnel sont très limitées.» Une institution qui, d'après les mots de M. Rebaïne, «fonctionne au téléphone comme la justice». Un secteur qui a également été critiqué par le président d'Ahd 54 qui dénonce que les magistrats soient réquisitionnés pour les élections alors que «leur place est dans les palais de justice». Toujours aussi remonté contre l'appareil judiciaire, le président de Ahd 54, qui a pris part à pratiquement toutes les élections aussi bien locales que nationales, déplore l'absence de réaction des magistrats en ce qui concerne l'achat des places sur les listes électorales, des affaires qui impliquent même des chefs de partis. A propos des élections législatives et du score de son parti, Fawzi Rebaïne est catégorique : quel qu'eût été son score, il lui est impossible de changer les choses, alors que le même système continue de sévir. D'où son appel à «changer le système», incapable de régler les besoins basiques des citoyens à qui M. Rebaïne prévoit des jours sombres. «Nous nous dirigeons droit vers l'endettement», a-t-il proclamé ajoutant fataliste : «Le pays est ruiné.» Selon lui, «ni Sellal, ni le gouvernement actuel ou à venir ne sont capables de sortir l'Algérie de la crise». Le chef de parti renouvelle son appel pour un «contrat social» et un «gouvernement de coalition nationale», des élections libres et une trêve sociale, toutes devant déboucher sur une véritable feuille de route afin de sortir le pays de la crise.