Le président du parti Ahd 54 ne croit pas que les prochaines élections législatives chambouleront la cartographie politique nationale qui sera tout simplement reconduite au soir du 4 mai prochain. Mohamed Kebci-Alger (Le Soir) - Ali-Fawzi Rebaïne ne se fait pas trop d'illusions quant à l'issue du scrutin législatif du printemps prochain. «Tout est fait par le pouvoir pour qu'il se pérennise à la tête du pays», affirmait-il, hier mardi, lors d'une conférence de presse. De la nouvelle loi électorale liberticide «unique en son genre de par le monde avec son effet rétroactif», à l'instance que préside Abdelouahab Derbal, rien n'autorise, selon Rebaïne, un quelconque espoir quant à une amélioration des «mœurs électorales» du pouvoir, basées sur la triche et la fraude. A propos de la loi électorale, pour le président de Ahd 54, ce n'est pas tant la disposition imposant aux partis la collecte d'un certain nombre de signatures d'électeurs pour chaque siège de député à pourvoir pour ceux n'ayant pu avoir 4% des suffrages exprimés lors des législatives d'il y a cinq ans, qui le dérange. C'est plutôt son caractère rétroactif et les conditions prévalant dans cette opération de collecte qu'il relève, avec l'exigence d'une copie de la carte nationale d'identité, de celle de la carte de vote, de l'empreinte digitale de l'électeur signataire du parrainage de toute liste de candidatures, en sus de l'obligation faite aux partis et autres indépendants d'inclure dans leurs dossiers de candidature, un CD comportant la liste des électeurs signataires de leur parrainage. Des «absurdités», selon Rebaïne qui s'interrogeait également sur l'indépendance de l'instance que préside l'ancien cadre de Nahda et ex-ministre. «C'est le président d'honneur du FLN et pas celui de tous les Algériens qui l'a intronisé à la tête de cette instance et c'est la majorité sortante au Parlement de l'ex-parti unique qui a voté ladite loi électorale», s'exclamait-il, avouant que cette collecte de signatures des électeurs est la plus difficile qu'il a eu à subir, lui qui a eu à participer à tous les scrutins, notamment présidentiels durant lesquels il était astreint à cette épreuve. Autant d'éléments aux côtés d'autres comme le sempiternel problème du vote des divers corps constitués, des bureaux de vote itinérants, «impossible à contrôler», qui font que le parti qui vient de renouveler ses instances dirigeantes à la faveur de son cinquième congrès tenu la semaine dernière, ne sera présent qu'au niveau de 28 wilayas au maximum.