La huitième législature a officiellement démarré, hier, avec l'élection, à une écrasante majorité des voix des nouveaux députés, du candidat du FLN, Saïd Bouhadja, au perchoir de l'Assemblée populaire nationale (APN), synonyme également de rang de troisième personnage de l'Etat. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Une séance de vote ayant tranché, nettement, cette fois-ci, avec ce qui a de tout temps prévalu depuis la première législature de l'ère pluraliste ; avec trois candidatures autres que celles du FLN, celles de Nora Ouali du RCD, de Lakhder Benkhellaf de l'Union Ennahda-Adala-Binaa et de Smaïl Mimoun du MSP. Des candidatures qui ont pour seul et unique souci partagé par les trois partis, celui de «briser le principe du plébiscite», convaincus qu'ils sont que la «présidence de l'APN est décidée d'avance» puisque la candidature de Saïd Bouhadja au nom du FLN qui comptabilise 161 députés a bénéficié du soutien du frère ennemi le RND avec ses 100 députés et ceux du TAJ (20), du MPA (13) et autre ANR (6), sans compter nombre de parlementaires indépendants. Une démarche que le FFS dit désapprouver, estimant, par la voix de son ex-chef de groupe parlementaire, Chaffai Bouaïche, que ce serait «faire le jeu du pouvoir de faire croire en un réel jeu démocratique que de présenter un candidat», affirmant l'option du boycott de la séance d'élection du président de l'Assemblée. Pour sa part, s'il ne présente pas son propre candidat, le PT a, dans une première étape, décidé d'appuyer le candidat du MSP avant de se rétracter et d'opter pour l'abstention. Et cette opération de vote du président de l'APN a été précédée par celle portant validation des mandats de l'actuelle APN, approuvée par tous les nouveaux députés à l'exception de ceux du RCD qui considèrent que cette nouvelle Assemblée est «issue pour sa majorité de la fraude». Cela dit, cette première séance de la nouvelle Assemblée a été caractérisée par l'entrée en scène de beaucoup de nouvelles têtes, avec notamment le FLN ayant renouvelé à plus de 100 membres son effectif parlementaire et le RND à un peu plus de 50% le sien. Mais aussi une baisse somme toute relative du nombre de femmes députées par rapport à la précédente mandature. Ce qui fait que les anciens, dont certains font désormais partie des décors de l'hémicycle parlementaire pour cumuler plusieurs mandatures à l'image notamment de Louisa Hanoune, Lakhdar Benkhellaf, Saïd Lakhdari, Tayeb Mokedem et autres étaient facilement repérables. D'ailleurs, la secrétaire générale du PT et le député de l'Union Ennahda-Adala-Binaa étaient très sollicités par les représentants des divers médias, fort nombreux à être du rendez-vous, aux côtés du président du FC, Abdelmadjid Ménasra, et celui du RCD, Mohcine Belabbas, qui reviennent au Parlement. Cela dit, si le sort du poste de président de l'Assemblée était scellé, la préoccupation des députés, notamment ceux du duo FLN-RND, était bien ailleurs. Pour certains dont la prétention est en dehors de l'hémicycle, les discussions tournaient essentiellement autour du prochain gouvernement avec les chances et les atouts des uns et des autres d'y figurer. Il est même des députés qui interpellent des journalistes à ce sujet, nourrissant l'espoir de figurer sur le listing des potentiels ministrables. D'autres, beaucoup moins prétentieux, tissent d'ores et déjà des réseaux en vue de présider une commission ou tout au moins en être le rapporteur avec tous les avantages y afférents. Cette rentrée des nouveaux députés a été aussi marquée du sceau des retrouvailles singulières. Comme cette poignée de mains entre Aziz Baloul, membre de l'instance présidentielle du FFS, et deux anciens cadres du vieux front de l'opposition, Belkacem Benbelkacem, élu indépendant à Tizi-Ouzou, et Brahim Tazaghart, député du Front el Moustaqbel qu'il a rejoint au beau milieu de l'ancienne législature. Ou encore de similaires salutations suivies d'échanges entre le président du RCD avec l'ancien président de la structure du parti au niveau de la wilaya de Khenchela, devenu député du... RND.