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Lettre de province
Sellal «out» et remaniement sans relief
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 05 - 2017


Par Boubakeur Hamidechi
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Lambiner durant 21 jours avant de se décider à remanier un gouvernement, cela s'appelle se «moquer de la République» dans la langue châtiée et peu diplomatique des réseaux sociaux. Explicitement, les sites internet imputent à la «maison du pouvoir» cette inclination monarchique à faire durer l'attente de la courtisanerie politique afin de marquer son omnipotence en toutes circonstances. Quand bien même cette manière de créer du faux suspense ne s'adresse qu'à la catégorie des candidats aux postes ministériels, elle finit de toute façon par polluer l'atmosphère générale du pays. En feignant de «donner du temps au temps», comme l'enseigne cette célèbre sagesse, le pouvoir voulait certainement s'afficher sous les traits d'une autorité vigilante et prudente avant de trancher. Or, il n'en fut rien après tant de jours perdus en vaines spéculations. En clair, ce qui était promis comme le prochain gouvernement de «salut public» se révéla n'être qu'un «bouillon de onze heures destiné uniquement aux ministres sortants dont Sellal cet ex-«primus inter-pares».
Remplacés par un de ses ministres, déjà auréolé par ses bons résultats dans la conduite de la politique de l'habitat, Sellal était déjà un sujet de discorde avant même la campagne des législatives. Sans doute que son départ revenait souvent dans les discussions et les projets sans qu'il fût possible et avantageux pour une présidence «handicapée» et ne fonctionnant qu'à travers des délégations de prérogatives, de lui trouver un remplaçant aussi fidèle et digne de confiance.
Une année après la reconduction de Bouteflika en 2014, ce maître d'œuvre du hold-up présidentiel commençait déjà à être contesté au prétexte que sa gestion était approximative et que face à la crise, il n'avait jamais su se fixer sur un cap dans la conduite des affaires publiques. Autant de critiques assassines, habillées par la périphrase politicienne afin de suggérer qu'il était incompétent pour le poste qu'il occupe ! Parmi les caciques qui n'hésitèrent pas à brocarder récemment son style, l'on retrouve notamment Ouyahia lui reprochant son populisme» et lui conseillant de «dire la vérité aux Algériens» ! La voilà la grande leçon d'éthique énoncée comme un réquisitoire par un vieux routier de l'esbroufe converti en jésuite de la vertu en politique. Cependant, malgré les assauts de la contestation le visant, Sellal continuera à bénéficier de la confiance de Bouteflika qui le reconduira par quatre fois à son poste entre septembre 2012 et mai 2015. Une performance rare qu'aucun Premier ministre n'était parvenu à atteindre sous le régime actuel.
Quand bien même cette longévité ait pris fin cette fois-ci, doit-elle, pour autant, être interprétée comme une répudiation décrétée par le palais ? Nous ne le croyons pas pour peu que l'on se penche à nouveau sur les éléments objectifs qui ont permis à Sellal de bénéficier d'un pan du burnous de Bouteflika. En effet, longtemps ministre sans étiquette partisane mais nanti d'une réputation positive d'exécutant aux ambitions modestes, il ne pouvait que convenir aux stratégies secrètes du Président. C'est ainsi que lorsque ce dernier décida de neutraliser la faune d'ambitieux ragaillardie par la tempête du printemps arabe, il le promeut à ce fameux poste en qualité de vigie. Surexposé médiatiquement à partir de l'automne 2012, Sellal pas plus que son parrain n'avait évidemment pas la maîtrise du scénario qui allait s'écrire à leur insu à partir d'avril 2013.
En effet, la brutalité de la maladie du Président bouleversera la totalité des missions au sein de l'exécutif au point d'obliger le Premier ministre à tenir d'autres rôles que le sien. C'est ainsi que durant 4 années, il allait se retrouver avec une double casquette dont celle de représentant du président de la République. Une lourde responsabilité pour laquelle il était, non-seulement, peu préparé mais qui, de surcroît, lui rongeait le temps qu'il fallait consacrer à l'intendance de l'Etat. Or, depuis une année, la rumeur politique n'eut de cesse de se propager toutes les fois où elle s'intéressait au cas de Sellal. Elle le donnait pour «calciné», c'est-à-dire épuisé, essoufflé et sans ressort pour pouvoir se maintenir à son poste. Alors que sa succession devenait de plus en plus plausible, il restait tout de même à trouver la manière de résoudre l'équation de la délégation des prérogatives du chef de l'Etat. Tant il est vrai que jusque-là, Bouteflika pouvait se soigner dans la sérénité totale grâce à un Sellal se chargeant de parler en son nom.
Des mois durant donc, les carences de l'intendance de l'Etat furent traitées avec laxisme en attendant de trouver une solution qui permettrait d'avoir un Premier ministre de plein exercice et dans le même temps, trouver une autre parade pour contourner protocolairement l'absence chronique de celui qui incarne réellement l'Etat. Or, de ces préalables à la clarification des missions au sein du pouvoir, rien ne semble perceptible à travers le nouveau remaniement. C'est dire que Tebboune pourrait bien succéder à Sellal dans la posture informelle de représentant de Bouteflika et cela au détriment des lourdes charges de coordinateur de l'action gouvernementale.
Faute donc d'imagination, ou plutôt de courage politique, il ne restait au palais que la solution de facilité celle du replâtrage de l'exécutif auquel l'on confère une solennité surfaite. La mise en scène était habituelle car elle lui permit de bénéficier d'un appel d'air par le biais duquel il vient de présenter ce remaniement comme un marqueur majeur de la prochaine étape. Celle de 2019 ? Alors que le pouvoir se projette secrètement vers cette date, il ignore souverainement la lente dégradation des institutions de l'Etat et surtout leur vampirisation délibérée par les lobbies de l'affairisme et les courants conservateurs ayant confisqué les libertés spirituelles. Or, dans de telles situations, comment un remaniement pourrait-il être perçu autrement que comme le produit de vulgaires marchandages avec leur impact sur la bonne gouvernance de la cité ? Ceci finira d'ailleurs par se vérifier lors des prochaines déclarations de politique générale devant le Parlement quand la louange, alors excessive, prendra le dessus sur le discours sobre d'un Premier ministre diagnostiquant l'état d'un pays notoirement malade.
Devenu désormais une coutume, le recours aux propos mensongers de la communication officielle n'est-il pas parvenu à réduire justement la gouvernance à une somme de besognes dont on falsifie complaisamment les bilans ? A ce propos, il n'y a qu'à se souvenir de ce que prédisaient les analystes quand en 2013, ils mirent en garde l'Algérie contre l'incursion massive des lobbies au sein de l'appareil d'Etat.
Dans l'ensemble, ils ne s'étaient trompés que sur le timing au bout duquel l'économie nationale s'effondrerait et la misère élargirait les bassins de ses victimes. Alors que Sellal vient de partir sur la pointe des pieds, Tebboune saura-t-il, lui, profiter de la courte période de grâce pour mettre de l'ordre dans une maison en ruine ? Souhaitons-le, bien que l'on sache que ce vœu est parfaitement pieux.


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