Louisa Hanoune, Ali Benflis, Sa�d Abdallah Djaballah, Fawzi Reba�ne et Sa�d Sadi. Cinq noms, une seule ambition : devenir pr�sident de la R�publique. Le temps d'un scrutin, leurs routes se sont crois�es et leurs destins scell�s. Ils seront tous les candidats malheureux de l'�lection pr�sidentielle du 8 avril 2004. Une ann�e plus tard que sont-ils devenus ? Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Les r�sultats du scrutin valid�s, chacun d'entre eux aura repris son chemin. En solo, ils ont repris — � un degr� diff�rent — leurs activit�s ant�-�lection. Louisa Hanoune : le combat continue Premi�re femme candidate dans le monde arabe, la porte-parole du Parti des travailleurs est sortie de ces �lections avec une conviction : pr�sident peut se conjuguer au f�minin. Forte de cette certitude, elle a, au lendemain de la r��lection de Bouteflika, fait savoir qu'elle n'�tait ni aigrie ni d��ue. Son combat, elle le continue au sein de l'APN o� elle se distingue par une farouche opposition � la politique ultralib�rale de l'ex�cutif. D�s que le gouvernement a d�terr� le projet de loi sur les hydrocarbures, elle a redoubl� d'efforts pour mobiliser et les �lus et la population afin de le contrecarrer. Nageant � contre-courant mais infatigable, elle tentera d�sesp�r�ment de rallier � sa cause les autres �lus. M�me apr�s son adoption, elle reste convaincue que rien n'est irr�m�diable. Lorsque le chef de l'Etat l'a r�cemment encens�e en d�clarant qu'il aimerait trouver 20 femmes de la m�me stature que Louisa Hanoune, elle a simplement r�pondu qu'elle �tait tr�s touch�e mais qu'elle ne souhaitait pas adh�rer au gouvernement. Ali Benflis : le repos du �guerrier� Principal adversaire de Bouteflika, la participation de l'ex-secr�taire g�n�ral du Front de lib�ration nationale n'aura pas �t� sans cons�quences. Son parti en est sorti totalement an�anti. Divis� entre pro-Benflis et redresseurs, le FLN est entr� dans une zone de turbulence qui aura dur� plusieurs mois. Le feuilleton des batailles judiciaires que se sont livr� les deux ailes s'est sold� par une d�cision de justice invalidant le huiti�me congr�s du FLN. C'est dans ce climat qu'ont eu lieu les �lections. Apr�s une nuit de veille, la nouvelle est tomb�e tel un couperet : Benflis ne sera pas pr�sident. Au lendemain de la proclamation des r�sultats, Ali Benflis s'�clipsera. Il devait se rendre � Paris pour y recevoir des soins. Depuis, aucune apparition publique. Mur� dans le silence, il ne participe pas � la vie politique et se garde d'y faire des intrusions. Recule-t-il pour mieux sauter ? Abdallah Djaballah : face � la dissidence �Repr�sentant� de la mouvance islamiste, Djaballah, � peine sorti des �lections, qu'il a d� faire face � un mouvement de dissidence. Candidat malchanceux, puis contest� par un nombre non n�gligeable de sa formation, il tente de conserver l'image de l'homme qui ma�trise toujours la situation. Ses activit�s se limitent � des sorties intempestives contre le code de la famille. Il ne d�sesp�re pas d'�tre le leader des islamistes, � d�faut d'avoir pu �tre pr�sident de la R�publique. Sa�d Sadi : le silence du d�mocrate Celui qui jurait que Bouteflika n'avait aucune chance de passer a fait de tr�s rares apparitions depuis le 8 avril. Espoir des d�mocrates, il a rejoint le camp des d�chus et des silencieux . Son parti refuse m�me de commenter l'actualit�. Estimant que le champ politique est verrouill�, que l'acc�s aux m�dias lourds rel�ve du parcours du combattant, la formation de Sa�d Sadi ne donne plus d'avis. M�me la question des �lections partielles en Kabylie ne l'a pas fait sortir de sa torpeur. Fawzi Reba�ne : retour � l'anonymat Les Alg�riens ont d�couvert ce nom inconnu auparavant. Le temps d'un court interlude, il fera des interventions � la t�l�vision, animera des meetings et rencontrera une population curieuse de d�couvrir qui se cache derri�re ce nom. Se disant fier d'avoir eu la chance de participer � des �lections pr�sidentielles, le pr�sident de AHD 54 ne gardera aucune rancune et retombera aussit�t dans l'anonymat …