L'industrie pharmaceutique s'est renforcée hier à Alger, suite à l'inauguration à Rahmania d'une nouvelle usine d'une capacité initiale de 10 millions d'unités, qui seront commercialisées à compter du début de l'année 2018 sur le marché algérien. Il s'agit d'une filiale du laboratoire jordanien Dar Al-Dawa, baptisée Medi Pharma. Sa capacité initiale de 10 millions d'unités sera augmentée progressivement, l'usine produira les gouttes ophtalmiques stériles, dont notamment les collyres, des produits dont les besoins sont, à grande majorité, importés actuellement, a précisé à la presse le directeur de la promotion médicale chez Dar Al-Dawa Larbi Mohamed Adnene. L'usine, qui devra créer 150 emplois immédiats et 200 autres à long terme, produira également des médicaments dédiés aux maladies cardiovasculaires, dont notamment l'hypertension, à la neurologie, à l'urologie en plus de plusieurs types d'anti-inflammatoires et d'antibiotiques. Grâce à cette usine répondant aux standards internationaux, de nouvelles molécules, dont certaines liées à la diabétologie, seront produites en Algérie pour la première fois, selon le même responsable. Ainsi, 50 variétés de médicaments, entre la forme en gélules et la forme en comprimés, et 15 variétés de gouttes stériles seront produites et commercialisées dans les prochains mois en Algérie, a indiqué pour sa part le directeur général de Dar Al-Dawa Algérie et co-gérant de Médi Pharma Thaer Sobh. Il a précisé à l'APS qu'il s'agit d'un investissement de 25 millions de dollars financé à 100% par la société jordanienne, présente en Algérie depuis 15 ans, donc avant la promulgation de la loi portant sur la règle 51-49% relative à l'investissement étranger. La société était en fait entrée depuis plus de 15 ans dans un partenariat avec l'entreprise publique Saidal pour la production des gouttes ophtalmiques. Après quelques années, ce partenariat a été rompu et l'activité de la société jordanienne en Algérie s'est, depuis, limitée au commerce, a-t-il rappelé.Le même responsable a avancé à l'APS qu'en début 2018, une autre usine de Dar Al-Dawa, destinée à la production d'antibiotiques (les céphalosporines) sera inaugurée dans la même enceinte. Il s'agit pour cette deuxième usine d'un investissement jordanien de 15 millions de dollars. Le marché algérien des médicaments est énorme et croissant, il est estimé à plus de 3 milliards de dollars. En plus, l'investisseur y trouve toutes sortes de facilitations qui l'encouragent à investir, s'est-il réjoui. L'inauguration de l'usine a été faite par le directeur général de la société mère Dar Al-Dawa Khaled Al Kurdi, des représentants des ministères de la Santé et de l'Industrie, de banquiers et de diplomates. «L'ouverture de cette usine témoigne de notre confiance quant à la capacité des firmes arabes à concurrencer les produits étrangers. Ça témoigne également de l'importance que nous accordons à l'Algérie et au marché algérien», a déclaré à la presse M. Al Kurdi en annonçant la volonté de la société d'élargir ses investissements en Algérie dans le futur. Il est à noter que l'Algérie importe annuellement pour plus de deux milliards de dollars de médicaments.